Vraiment, ne loupez pas Milla, en salles mercredi 28 juillet.
Le premier amour s’apparente parfois à une décharge électrique, souvent à un tourbillon. Plus encore pour Milla, la toute jeune héroïne de ce premier film australien, qui lutte contre un cancer et dont les jours sont comptés. De fait, cette gracile lycéenne ne s’est jamais sentie aussi vivante que depuis qu’elle a croisé le beau Moses sur un quai de gare. Elle invite donc aussitôt ce garçon sauvage, voleur et dealer de son état, à la rejoindre dans la jolie maison de ses parents consternés, ce qui bouleverse sa vie (rythmée par les chimios) et celle de son entourage…
Encore un mélo formaté pour jeunes filles en pleurs ? Eh non, raté ! Si Milla séduit autant, c’est parce qu’il déjoue à peu près tous les clichés qui jalonnent habituellement ce genre de romance lacrymale. En clair, il surprend. Par la forme de son récit, construit comme une suite de saynètes elliptiques et pourtant cohérentes in fine. Par son humeur hybride, qui oscille entre fantaisie et tristesse (mais sans trémolos). Par sa forte identité visuelle enfin, qui restitue d’emblée la douceur trompeuse des banlieues pavillonnaires (coup de chapeau à la direction artistique !).
Se plaçant sous les tutelles doublement décalées – et poétiques – de David Lynch et de Jane Campion, Shannon Murphy, la jeune réalisatrice de Milla, a le chic pour débusquer les malaises derrière les sourires et les apparences. En fin de compte, nous dit-elle, la vibrante Milla est probablement la plus saine de tous et toutes…
Milla, de Shannon Murphy. Sortie le 28 juillet.