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© Susanne Erler

Cannes 2024 : Pour Léa Seydoux, il y a un “avant” et un “après” #MeToo sur les tournages

À Cannes, l’actrice Léa Seydoux a salué l’évolution des com­por­te­ments sur les tour­nages depuis le début du mou­ve­ment #MeToo. Selon elle, il y a désor­mais “plus de res­pect”.

“Il y a aujourd’hui plus de res­pect sur les tour­nages”, a esti­mé mer­cre­di Léa Seydoux, à l’affiche du Deuxième Acte, de Quentin Dupieux, qui a ouvert le 77e Festival de Cannes. Une évo­lu­tion qu’elle attri­bue à #MeToo et à la libé­ra­tion de la parole sur les agres­sions sexuelles dans le ciné­ma. “Je vois qu’il y a du res­pect sur les tour­nages, il n’y a plus par­fois cette fami­lia­ri­té, même pour les scènes intimes. Je sens ce chan­ge­ment glo­bal, que le res­pect est plus pré­sent”, a décla­ré la comé­dienne française.

“Le film [de Quentin Dupieux, ndlr] joue aus­si avec ça, parle aus­si de ce mou­ve­ment de libé­ra­tion de parole qui était fon­da­men­tal. Je suis témoin de ce chan­ge­ment, j’ai été une actrice d’avant et main­te­nant je constate l’après”, a sou­li­gné celle qui a reçu une Palme d’or pour La Vie d’Adèle en 2013 aux côtés de sa par­te­naire Adèle Exarchopoulos et du réa­li­sa­teur Abdellatif Kechiche. Elle avait peu après dénon­cé le carac­tère tyran­nique du réa­li­sa­teur, les cen­taines de prises pour une même scène, s’attirant une ini­mi­tié durable de la part de Kechiche. Adèle Exarchopoulos, dont c’était le pre­mier grand rôle à 19 ans, avait par­lé de “dix jour­nées entières à tour­ner” la très longue et très crue scène de sexe dudit film.

"Même s'il m'est arri­vé des mésa­ven­tures, j'ai été une actrice qui a eu beau­coup de chance à ses débuts. J'ai tra­vaillé avec des gens, j'ai été res­pec­tée quand même, enfin plus ou moins…", a tou­te­fois nuan­cé Léa Seydoux. "Je ne peux pas me com­pa­rer à cer­taines qui ont vécu des choses gra­vis­simes." Elle a éga­le­ment mis en avant que son sta­tut d'actrice recon­nue la "pro­tège". "C'est quand même quand on est une jeune actrice que c'est plus dif­fi­cile. Quand on est vul­né­rable", a‑t-​elle souligné.

Lire aus­si l #MeToo Cinéma : neuf femmes accusent le pro­duc­teur fran­çais Alain Sarde de viols et agres­sions sexuelles

Propulsée tête d’affiche en 2008 dans La Belle Personne, de Christophe Honoré, relec­ture de la prin­cesse de Clèves, Léa Seydoux, 38 ans, a depuis tour­né dans deux James Bond, un Mission impos­sible, Dune 2 et affiche une fil­mo­gra­phie impres­sion­nante, de Wes Anderson à Xavier Dolan en pas­sant par Bruno Dumont. Elle fait par­tie des femmes ayant dénon­cé en 2017 le com­por­te­ment de l’ex-producteur hol­ly­woo­dien Harvey Weinstein. Elle avait éga­le­ment racon­té avoir reçu des avances sexuelles de réa­li­sa­teurs avec qui elle travaillait.

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