Avec La Maison des égarées, adapté d’un roman de Sachiko Kashiwaba, le réalisateur japonais Shinya Kawatsura raconte la guérison, la solidarité et la sororité.
Nul besoin d’être expert·e en cinéma d’animation pour apprécier le nouvel opus du réalisateur japonais Shinya Kawatsura ! Adapté d’un roman de Sachiko Kashiwaba (une autrice qui a déjà inspiré le grand Miyazaki par le passé), La Maison des égarées surprend et détonne à plus d’un titre en effet…
L’histoire, d’abord : elle démarre sur une note sombre puisque le film déroule son intrigue dans une ville fictive dévastée par le tsunami qui a succédé au tremblement de terre, en 2011, sur la côte Pacifique du Japon. Deux jeunes filles errantes, l’une adolescente (elle a fui son père toxique), l’autre encore fillette (elle est muette depuis la mort de ses parents), se retrouvent ainsi sans toit, au milieu de nulle part. Heureusement, ces deux héroïnes, qui ne se connaissent pas, sont bientôt recueillies par une vieille dame malicieuse qui leur offre l’hospitalité dans sa maison située en haut d’une colline. En clair, cette grand-mère inattendue – et magique – va leur permettre de remonter la pente, au sens propre comme au sens figuré !
De fait, le récit de Kawatsura ne cesse d’aller vers la lumière. D’abord par le biais de ses thématiques : la reconstruction, la solidarité et la sororité. Un triptyque très girl power et tout à fait dynamique ! Ensuite via l’incursion progressive d’éléments issus du folklore traditionnel (les trois femmes sont protégées par des créatures surnaturelles et loufoques), donnant lieu à de belles séquences oniriques dans la deuxième partie. Le plus étonnant reste néanmoins le calme et la bienveillance qui se dégagent de cet « animé » atypique. Mais n’est-ce pas la meilleure façon de nous parler d’une guérison ?
La Maison des égarées, de Shinya Kawatsura. À partir de 10 ans.