macro photography of brown sunflower
© Pawel Czerwinski

Plume de cha­leur : devra-​t-​on racon­ter à nos enfants ce qu'était le printemps ?

ÉDITO. Nous faisons face à la vague de chaleur la plus précoce jamais enregistrée en France depuis 1947, selon les décomptes de Météo France. Le service météorologique a prévenu : de « nombreux recours mensuels voire absolus » devraient être battus dans plusieurs régions ce week-end. Pas de doute, martèlent les climatologues : la plume de chaleur qui s'abat sur le pays est un « marqueur du changement climatique ».

On ne pourra pas dire qu'on n'avait pas été prévenus. Depuis les années 70, climatologues et militant·es écologiques se font oiseaux de mauvais augure pour sortir la tête du sable des autruches de la bande humaine. Mais ce qui se passe est bien pire qu'annoncé. Ainsi, des internautes ont exhumé sur Twitter ces derniers jours une séquence dans laquelle la présentatrice météo Evelyne Dhéliat imaginait les températures de la métropole en août 2050 si nous ne changions radicalement pas nos modes de vie. Elle indiquait ainsi des températures égales ou supérieures à 40° sur la partie sud-ouest du pays. Elles seront réelles, en cette mi-juin, deux semaines après le début de l'été météorologique. Autrement dit : au train où nous allons, il faudra peut-être dans dix ans raconter aux générations futures cette demi-saison tempérée qu'était le printemps, avec ses dégels, ses bourgeons et ses petites laines pour le soir, quand la fraîcheur tombait.

Au pied du mur, un consensus semble se dégager pour changer nos représentations. C'est le journaliste météo de BFMTV Marc Hay qui n'hésite plus à dire à l'antenne « la France va cramer cette semaine » pour matérialiser le coup que cette vague de chaleur va porter à l'agriculture, à l'élevage et à la santé des habitant·es. Ou encore, ce sont ces journalistes qui exigent de la presse qu'elle cesse d'illustrer ces conditions climatiques par de badines images de baignades à la plage ou de crèmes glacées. Ainsi, Le Monde vient de faire savoir qu'il s'engageait à repenser son iconographie en conséquence.

Et après ? Il faudra que ce consensus sociétal se concrétise en politique. Aux urnes dimanche, citoyen·nes !

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