S'appuyant sur un test ludique pour découvrir son animal totem parmi 13 espèces menacées en France, le collectif On est prêt lance une campagne de crowdfunding pour financer des associations leur assurant une protection.
Alors… et vous ? Êtes-vous plutôt un·e fétard·e qui danse dans le grenier de sa communauté telle une pipistrelle commune ou serein·e à barboter dans une rivière au fond des bois, en vraie loutre d’Europe mignonette ? Pour le savoir, il vous faut deux minutes. Le collectif On est prêt vient de lancer un petit test de personnalité pour trouver votre animal totem parmi les espèces menacées en France. Au-delà de son aspect ludique, ce quiz est avant tout le support de la nouvelle campagne Zone Sauvage, qui vise à préserver la faune française, et en particulier 13 espèces, endémiques, représentatives de la diversité des habitats naturels de notre territoire et menacées par l'activité humaine.
Qu’il soit dans la forêt, dans les mers, ou en montagne, notre alter égo sauvage en péril est souvent méconnu, comparé aux rhinocéros ou aux ours polaires qui bénéficient depuis de nombreuses années de la mobilisation internationale des ONG de protection de la biodiversité. « Pourtant, nous vivons à leurs côtés », se désole Jason Dozier, chef de projet chez On est prêt. C’est depuis Marseille, où il est intervenu lors du Congrès mondial pour la nature qui s’est tenu du 3 au 11 septembre et a abouti à un manifeste visant à protéger 30% des espèces de la planète d'ici 2030, que le jeune activiste nous explique l’ADN de son mouvement. « Notre équipe mobilise des acteurs culturels pour relayer des propos scientifiques parfois complexes. Il ne sert à rien d’assommer avec des chiffres ou des injonctions, nous souhaitons avant tout remettre la question climatique au cœur des débats politiques en adoptant un discours déculpabilisant et joyeux, porté par des ambassadeurs populaires, notamment auprès de la jeune génération. »
Des solutions accessibles à tous·tes
Souvenons-nous de « l’Affaire du Siècle » en 2018, qui avait mobilisé 2 millions de signataires afin de porter en justice l’inaction climatique du gouvernement. C’était eux. Trois ans plus tard, c'est le terrain de notre connexion personnelle à la nature que le collectif On est prêt cherche à exploiter pour la cause environnementale.
Lire aussi l L'Affaire du siècle : « La justice prend l’État au mot et va le contraindre à respecter ses engagements climatiques »
Appuyée du soutien d'artistes et influenceur·euses très divers (l'activiste environnementale Adelaïde Charlier, les blogueuses Natoo et EnjoyPhoenix, Frah de Shakaponk, l'actrice Lucie Lucas, l'humoriste Jérémie Dethelot…), une campagne de financement participatif propose d'aider concrètement des associations luttant pour la protection de ces espèces. En ligne jusqu’au 10 octobre sur KissKissBankBank, elle permet de financer plusieurs projets : une « crèche pour saumons sauvages » afin de favoriser leur reproduction ou encore le « réensauvagement de forêts » afin de protéger l’habitat des blaireaux et autres cerfs.
« On est prêt » va aussi mettre en lumière chaque jour à partir du 15 septembre une des treize espèces menacées d’extinction et les moyens à la portée de chacun·e pour les protéger. Souvent, il s’agit d’actions simples, à la portée de chacun·e : respecter un chemin balisé en forêt pour ne pas perturber un écosystème ; réduire considérablement sa consommation de poisson et limiter par la même occasion les dégâts de la pêche intensive ; semer des fleurs sauvages et laisser des parcelles de jardin en jachère car il y fait bon vivre pour les abeilles et les insectes. Ils sont chez eux, et bien plus que nous. « Il est primordial de comprendre que nous sommes des invités, une espèce parmi tant d’autres, poursuit Jason. Il faut réinstaurer une notion de respect de la nature, d’égalité. L’idée est de sensibiliser les gens et notamment la jeune génération à devenir des gardien·nes du Vivant. Dans certaines tribus d’Amazonie, il existe même un terme pour désigner cela ! » Et lorsque nous demandons au jeune homme que faire lorsque nous vivons en milieu urbain, celui qui a décidé de ne plus prendre l’avion n’hésite pas très longtemps : « Il faut en effet adopter une mobilité douce. Essayer de manger bio et surtout local car notre consommation a un impact direct sur l’environnement. Chacun à notre mesure, nous participons à ce changement et il faut valoriser la moindre action. »