honey jar with honey comb
© Arwin Neil Baichoo

Alimentation : près de la moi­tié des miels impor­tés en Europe sont sus­pec­tés d’être « faux »

Dans un rap­port publié jeu­di 23 mars, la Commission euro­péenne et l'Office euro­péen de lutte anti­fraude ont révé­lé que 46% des miels impor­tés dans l'Union Européenne sont sus­pec­tés de ne pas res­pec­ter les règles européennes.

Alors que l'Union Européenne (UE) importe envi­ron 40% de sa consom­ma­tion de miel, « une part impor­tante [de ces miels ndlr] est sus­pec­tée d’être frau­du­leuse », indiquent les ser­vices de l’exécutif euro­péen dans un rap­port publié ce jeu­di 23 mars par la Commission euro­péenne et l'Office euro­péen de lutte anti­fraude (Olaf). En effet, 46% des miels impor­tés dans l'UE sont sus­pec­tés de ne pas res­pec­ter les règles euro­péennes. En cause notam­ment, l'ajout de sirops de sucre, selon Le Monde.

D'après les tra­vaux d’échantillonnage et de sur­veillance conduits par Bruxelles, près de la moi­tié des miels en pro­ve­nance de pays non euro­péens seraient cou­pés avec des sirops de sucre à base de riz, de blé ou de bet­te­rave sucrière. Pourtant, tout ajout est inter­dit selon la régle­men­ta­tion euro­péenne. L'enquête montre que sur 320 échan­tillons contrô­lés dans seize Etats membres, envi­ron 46% sont for­te­ment sus­pec­tés de déro­ger aux règles de l'UE, bien plus que les 14% rele­vés lors de la der­nière étude en 2015–1017, tou­jours d'après le quotidien. 

Dans le détail, 74% des 89 miels ori­gi­naires de Chine ont été jugés sus­pects, comme la quasi-​totalité des miels impor­tés de Turquie (14 sur 15). Principale tech­nique frau­du­leuse : l'ajout de sirops de sucre (de riz, blé ou bet­te­rave) pour faire bais­ser le prix, mais le rap­port men­tionne aus­si le recours à des addi­tifs et colo­rants ou à la fal­si­fi­ca­tion des infor­ma­tions de tra­ça­bi­li­té. « Le miel contient natu­rel­le­ment des sucres et, selon la légis­la­tion de l'UE, il doit res­ter pur : il ne peut y avoir d'eau ou de sirops de sucre bon mar­ché ajou­tés arti­fi­ciel­le­ment pour aug­men­ter le volume », rap­pelle l'Olaf, d'après Capital.

« Le mar­ché euro­péen est une véri­table passoire »

C’est la Direction géné­rale de la san­té et de la sécu­ri­té ali­men­taire de la Commission euro­péenne qui a coor­don­né cette vaste opé­ra­tion de contrôle au sein de l’Union euro­péenne, en col­la­bo­ra­tion avec 16 pays euro­péens, ain­si que la Norvège, la Suisse et l’Office euro­péen de lutte anti­fraude. Les pré­lè­ve­ments ont été effec­tués aux fron­tières, en grande majo­ri­té dans les ports euro­péens, entre novembre 2021 et février 2022. 

L’Allemagne concentre à elle seule un tiers envi­ron des impor­ta­tions euro­péennes de miel. Sur les 32 échan­tillons pré­le­vés en Allemagne, la moi­tié était sus­pec­tée d’être frau­du­leuse. En France, sur les 21 échan­tillons pré­le­vés, seuls quatre étaient du vrai miel. Sur 123 expor­ta­teurs de miel vers l'Europe, 70 sont soup­çon­nés d'avoir fre­la­té leurs pro­duits, et sur 95 impor­ta­teurs euro­péens contrô­lés, les deux-​tiers sont concer­nés par au moins un lot sus­pect, selon Capital. 

« Ce résul­tat alar­mant démontre que le mar­ché euro­péen est une véri­table pas­soire qui per­met aux frau­deurs d'écouler leurs faux pro­duits », a réagi Foodwatch, une ONG de défense des consom­ma­teurs, qui réclame « des moyens de contrôles à la hau­teur », « une métho­do­lo­gie har­mo­ni­sée pour repé­rer les fraudes », d'après le média en ligne. À ce jour, pré­cise l'Olaf , « 44 opé­ra­teurs dans l'UE ont fait l'objet d'une enquête et sept ont été sanc­tion­nés ».

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