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Infographie publiée sur le site du WWF

28 juillet 2022, jour du dépas­se­ment de la Terre : les humains conti­nuent de creu­ser leur tombe

Nous entrons aujourd'hui en situa­tion de « dette éco­lo­gique » pen­dant 156 jours. Il nous fau­drait 1,75 Terre pour régé­né­rer l'ensemble des res­sources que la nature met un an à pro­duire et à renouveler.

L'année der­nière, le jour du dépas­se­ment de la Terre a eu lieu le 29 juillet. Cette année, nous avons encore per­du un jour et, depuis ce 28 juillet, nous vivons à cré­dit de la nature jusqu'à la fin de l'année (soit 156 jours), selon les cal­culs menés par l'ONG Global foot­print network. 

Dans un contexte mar­qué à la fois par la cani­cule, des feux de forêt gigan­tesques et la séche­resse, le WWF, qui a popu­la­ri­sé le concept de jour du dépas­se­ment de la Terre alerte cette année sur notre sys­tème agri­cole glo­bal, res­pon­sable de « la sur­ex­ploi­ta­tion des res­sources » et donc gros contri­bu­teur de ce dépas­se­ment des limites de la nature. « Nos régimes ali­men­taires néces­sitent aujourd’hui en termes de nour­ri­ture de grandes sur­faces de cultures et rejettent d'importantes émis­sions de GES, indique le WWF. Au total, la moi­tié de la bio­ca­pa­ci­té de la pla­nète (55 %) est aujourd'hui uti­li­sée pour nour­rir l’humanité – avec des modèles très dif­fé­rents les uns des autres. » Selon l'étude, il nous fau­drait 1,75 Terre pour vivre comme nous nous le per­met­tons actuellement.

Les pays riches sont, encore une fois, plus res­pon­sables que les autres de la « dette éco­lo­gique », ajoute le WWF : « Notre modèle en Europe est par­ti­cu­liè­re­ment res­pon­sable de cette sur­con­som­ma­tion, où la viande tient une place dis­pro­por­tion­née dans notre ali­men­ta­tion et où l'essentiel de la pro­duc­tion est liée à une agri­cul­ture inten­sive. » Et d'égrener les solu­tions connues : adop­ter un régime ali­men­taire avec moins de pro­téines ani­males, stop­per la conver­sion des éco­sys­tèmes natu­rels, trans­for­mer nos modes de pro­duc­tion vers l’agroécologie.

Le répit de 2020 a fait long feu

En 2020 en rai­son de la crise sani­taire mon­diale qui a entraî­né confi­ne­ments et res­tric­tions sani­taires, la Terre avait gagné un peu de répit, avec un jour du dépas­se­ment déca­lé de trois semaines, le 22 août – en 2019, il avait été fixé par les ana­lystes de Global foot­print net­work au 29 juillet. Pour le WWF, cité par Le Monde, « les seules périodes d’accalmie n’ont pas été choi­sies ni anti­ci­pées : elles cor­res­pondent aux crises éner­gé­tiques (1973, 1979), finan­cière (2008) et sani­taire (2020). » 

L'outil de cal­cul du jour du dépas­se­ment est, pour le cher­cheur asso­cié au CNRS Aurélien Boutaud inter­ro­gé par Le Monde impar­fait parce qu'il contient « quelques approxi­ma­tions » et ignore cer­tains aspects envi­ron­ne­men­taux. Toutefois, l'auteur de L'Empreinte éco­lo­gique (La Découverte, 2018) indique que « l’empreinte éco­lo­gique est un indi­ca­teur très syn­thé­tique et a donc énor­mé­ment d’avantages ».

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