Dénonçant la "démission de l’État", de la Ligue de football professionnel (LFP) et de la Fédération française de football (FFF), le collectif Rouge direct, qui lutte contre l’homophobie dans le football, a indiqué mettre fin à son action.
Il jette l’éponge. Rouge direct, un collectif français de lutte contre l’homophobie dans le football, a annoncé mardi 14 novembre "cesser définitivement ses activités engagées en novembre 2016", dénonçant la "démission de l’État", de la Ligue de football professionnel (LFP) et de la Fédération française de football (FFF).
"L’écart inacceptable entre les paroles de la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra sur la “tolérance zéro” contre l’homophobie, et ses actes anecdotiques contre ce fléau qui tue, aura juste mis en évidence la démission de l’État dans ses obligations de protection de la minorité LGBT", estime Rouge direct dans un communiqué.
"Nous n’insisterons pas sur l’inaction totale et coupable de la FFF et de la LFP. Leur responsabilité impardonnable dans la banalisation de l’homophobie dans le football est maintenant notoire", accuse le collectif.
"Le foot devrait être une belle fête"
Le 14 octobre, réagissant à des chants homophobes lors du match PSG-Marseille le 24 septembre et lors du match Rennes-Nantes le 1er octobre, la ministre et ces deux instances ont annoncé des temps d’échanges avec les supporters, des ateliers de sensibilisation – que la LFP organise déjà depuis plusieurs années – ou encore la désignation de référents au sein des groupes de supporters.
Julien Pontes, porte-parole et cofondateur du collectif Rouge direct, qui a participé à la fin de l’été à une réunion avec la ministre, a indiqué "être estomaqué par le manque de soutien" après les menaces de mort que lui et d’autres militants ont reçu.
"Nous stoppons nos activités qui ne nous rapportent que des dangers", a‑t-il regretté. "Le foot devrait être une belle fête, je suis de la génération Platini, mon idole… La victoire de 1998 [de la France en Coupe du monde] était un espoir d’unité nationale qui parle aussi à un gay discriminé, mais cette promesse n’a pas été tenue", a ajouté Julien Pontes.
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