À l'approche de la Journée internationale pour les droits des femmes, le comité d’organisation des Jeux olympiques Paris 2024 a mis en avant ses actions, ce vendredi 24 février, pour plus d’égalité entre les femmes et les hommes dans le sport.
En 1900, les premiers Jeux olympiques s’ouvraient timidement aux femmes. Elles étaient alors 22 pour 975 athlètes à concourir à Paris. Soit 2 %. En 1924, lors de la deuxième édition parisienne, elles sont 135. Un siècle plus tard, Paris accueille de nouveau les Jeux olympiques et entend bien cette fois atteindre la stricte parité.
Le comité l'avait assuré dès mars 2021 : pour la première fois dans l’histoire des JO, il y a aura autant de femmes que d’hommes parmi les 10 500 athlètes qualifié·es. Mais ce n’est pas tout. Un an et demi avant le début des 329 épreuves (qui se dérouleront du 26 juillet au 11 août 2024), Tony Estanguet, président des Jeux, réaffirmait ce vendredi matin les différentes actions pour faire de Paris 2024 « les Jeux d’une nouvelle ère » en la matière.
Le comité d’organisation a rappelé un changement majeur annoncé dès cet été : pour la première fois, trois sports – le marathon, le tennis de table et le football – vont se conclure par des finales femmes. Les finales hommes auront lieu avant. « Des inversions symboliques puisque traditionnellement, ces créneaux prestigieux étaient réservés aux hommes », explique Tony Estanguet. Quant au marathon, il aura lieu le samedi 10 août pour les hommes et le dimanche 11 août pour les femmes. Pour la première fois dans l’histoire des Jeux olympiques, l’épreuve féminine viendra conclure la quinzaine sportive. Autre nouveauté : vingt épreuves mixtes auront lieu – deux de plus qu’à Tokyo – avec notamment le 35 km relais, la natation artistique et une épreuve de tir.
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La parité sera également respectée au sein des 45 000 volontaires qui apporteront leur aide pour le bon déroulement des Jeux de Paris, précise le président des Jeux qui porte aussi l’ambition de la parité jusque dans la politique de recrutement du personnel. « Il nous reste environ plus de 1 000 personnes à recruter et nous comptons actuellement 52 % de personnel féminin, précise-t-il. C’est un vrai défi de recruter quand la majorité des CV sont masculins, mais on souhaite vraiment s’y tenir. » Tony Estanguet estime en effet que « le monde du sport doit prendre sa part de responsabilité » en matière d’égalité entre les femmes et les hommes.
Pour cela, renforcer la représentation des rôles modèles féminins est indispensable. C’est pour cette raison que les Jeux ont lancé la campagne « Sport et Parité », dont l’objectif est de donner une visibilité plus importante aux athlètes et personnalités féminines, à travers notamment le nom des équipements sportifs. Au total, une centaine de villes françaises se sont d’ores-et-déjà engagées à baptiser ou rebaptiser un équipement sportif avec le nom d’une personnalité sportive féminine contemporaine ou du passé. Ainsi, Montpellier verra bientôt sa base nautique renommée Alice Milliat, du nom de celle à qui l’on doit les premiers Jeux olympiques féminins en 1924. Autre exemple : la ville de Mâcon a prévu de baptiser son stade Marie-José Pérec, la triple championne olympique d’athlétisme.
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Des noms symboliques pour rendre hommage aux femmes qui ont fait et font le sport féminin, mais surtout pour pousser toujours plus de filles et de femmes à pratiquer une activité sportive. Une étude de l’agence Kantar réalisée pour Paris 2024 et la Française des jeux en novembre 2021 et dévoilée ce vendredi 24 février, montre en effet que si 83 % des femmes disent pratiquer une activité physique ou sportive, seules 23 % sont licenciées. Pour expliquer ce faible taux, l’étude met en avant cinq freins majeurs, dont notamment le manque d’exposition et de visibilité dans les médias grand public (57 %), le manque de pratiquantes pour constituer une équipe féminine (43 %) et la difficulté de gestion du temps pour les femmes qui sont mères (42 %). Des chiffres d'ailleurs corroborés dans notre propre étude menée avec TF1 et dévoilée en juillet dernier.
Pour lever ces freins, Paris 2024 a mis en œuvre un Fonds de dotation en 2020 qui soutient des projets associatifs, mais aussi des collectivités dans l’accès des filles et des femmes aux pratiques sportives. À l'image de plusieurs associations sportives – dont deux sont situées dans le 18e et 13e arrondissement de Paris – qui permet aux mères célibataires de faire gratuitement garder leurs enfants lorsqu’elles font du sport.
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