le pere noel est une ordure et en plus il a des secrets de tournage
© Le Père Noël est une ordure, de Jean-Marie Poiré, 1982

Témoignages : vos réveillons pas comme les autres

Et joyeux Noël, Félix ! Parce qu’on en a un peu notre soupe des belles his­toires de Noël, et parce que, fran­che­ment, vu l’année 2020, on n’a pas for­cé­ment le cœur à la niai­se­rie, nous vous avions pro­po­sé de nous racon­ter vos pires réveillons, ou les plus din­gos, des 24 et 31 décembre. Embrouilles fami­liales, cœurs bri­sés, sexisme éhon­té et élé­ments déchaî­nés, vous nous avez livré des his­toires de nature à faire rela­ti­vi­ser les contraintes sani­taires pesant sur nos fêtes cette année.

Noël, c'est la fête de la nativité

Sabrina*, 47 ans

Cette année là, mon com­pa­gnon et moi déci­dons de pas­ser le réveillon de Noël avec mes parents et sa mère. C’est la pre­mière fois que mes parents ren­contrent les siens, j'ai 26 ans et suis enceinte de huit mois de notre pre­mière fille.
Avec mon mari, on appré­hen­dait un peu parce que sa mère peut se mon­trer affreuse. Mes parents, eux, sont des gens très accueillants, très cha­leu­reux. On était donc légè­re­ment inquiets mais je pen­sais naï­ve­ment que le bébé qui vien­drait au monde bien­tôt apla­ni­rait les choses.
La soi­rée com­mence bien. Nous en sommes à l’entrée. Après deux coupes de cham­pagne, ma belle-​mère com­mence déjà à dire n’importe quoi. Elle est assise en face de mon père quand elle sort : « On n’est pas sûr que mon fils soit le père de ce bébé, il fau­dra faire des ana­lyses. » Elle lance cette bombe avec un natu­rel décon­cer­tant, pour elle, il n'y a rien de bien grave ni de bien méchant, c'est plu­tôt de l'ordre de l'évidence.
Mon père me regarde d’un air effa­ré, ses yeux me demandent quoi faire. Je lui fais com­prendre d’enchainer sans faire de vague. Evidemment, j'étais bles­sée mais je n’ai pas répon­du et per­sonne n’a rele­vé. On vou­lait tous essayer de pas­ser quand même une bonne soi­rée. On vou­lait tel­le­ment que ce soit un bon moment. Je ne vou­lais pas que mon mari regrette de l’avoir invi­tée. Nous avons donc conti­nué le repas comme si de rien n'était.
Quand nous sommes par­tis et en avons par­lé avec mon mari, je l'ai sen­ti si rési­gné : « C'est ma mère, elle est comme ça, c’est tout. » Sa mère était inca­pable de bon­té.
Avec le temps, tout le monde a oublié, sauf moi. Cet épi­sode a créé une rup­ture, m'a faite com­prendre qu'elle et moi, on ne se com­pren­drait jamais. Même si celle-​ci était la pire, il y eut d'autres piques de ce style.
J’ai accou­ché d’une petite fille, cinq jours après Noël. Immédiatement, ma belle-​mère a ado­ré le bébé et n'a jamais fait d'autre allu­sion à la pater­ni­té de ma pre­mière, ni de ma seconde fille. Elle ne s’est jamais excu­sée non plus.
Avec le recul, je pense qu’elle avait peur que je lui vole son fil unique, l’homme de sa vie. Ils avaient tou­jours vécu tous les deux. Elle est décé­dée dix ans plus tard mais pen­dant tout ce temps, nous n’avons jamais remis le cou­vert de Noël avec elle.

Des hommes de goût

Antoine, 34 ans

En 2018, j'invite pour la pre­mière fois ma copine, fémi­niste, à pas­ser Noël dans ma famille. Je l'avais un peu brie­fée sur la lour­deur éven­tuelle de cer­tains membres de la famille, pas des plus décons­truits.
On arrive à 13h depuis le train pour mettre les pieds sous la table, tout le monde est déjà dans la place et l'apéro a déjà été pris. On n'en était encore qu'aux huitres lorsque Sylvain et son père, très éloi­gnés sur le plan de table, se lancent dans un vif débat. « Non mais vrai­ment, je ne com­prends pas com­ment fait Macron. Brigitte, elle est tout sim­ple­ment indé­mon­table », sou­tient Sylvain. « Mais pas du tout, rétorque mon oncle. Avec un sac sur la tête, je la démonte. » Voilà.
Mon père n'a appa­rem­ment pas enten­du, ma mère a sif­flé la fin de la récré sans que Sylvain et son père ne voient bien quel était le malaise et ma ché­rie a man­qué de s'étouffer avec ses cre­vettes. On en rigole encore, parce qu'en terme d'introduction, vrai­ment, on pou­vait dif­fi­ci­le­ment faire mieux.

Au feu, les pom­piers v'là la che­mi­née qui brûle

Régis*, 42 ans 

À la mai­son, la tra­di­tion est d'ouvrir les cadeaux la veille de Noël devant un bon feu de che­mi­né. Ce 24 décembre 2018 n'échappe pas à la règle. Après le repas, nous pre­nons un diges­tif devant le foyer cré­pi­tant pen­dant que les enfants tré­pignent d'impatience et d'excitation à l'idée de décou­vrir leurs cadeaux. Ni une, ni deux, voi­la qu'ils déchi­quettent les embal­lages en papier. Si bien qu'à 22h, le salon a pris l'apparence d'un champ de bataille. Devant la mon­tagne de papiers qui s'accumulent, je prends la déci­sion de mettre les déchets au feu, mal­gré le regard inqui­si­teur de mon épouse. Je la ras­sure en lui disant que mon père fai­sait ça chaque année et qu'il n'y a jamais eu de pro­blème. Effectivement, au départ, pas de pro­blème, je suis même plu­tôt fier de mon coup : les enfants se sont ras­sem­blés devant le spec­tacle des flammes de plus en plus grandes.
Dix minutes plus tard, les flammes ont enva­hi le conduit de che­mi­née, les gosses crient et le regard inqui­si­teur de mon épouse s'est trans­for­mé en regard pani­qué. Je tente d'éteindre le début d'incendie à coup de verre d'eau… en vain. Dehors, des flammes s'échappent du conduit, tel un bra­sier de la Saint-​Jean. Si je veux sau­ver Noël, nos meubles et nos vies, je dois me rendre à l'évidence et appe­ler les pom­piers. Il est 22h35 quand les sol­dats du feu déploient leur échelle sur le toit de la mai­son pour éteindre les flammes à tra­vers la che­mi­née. À minuit, les enfants dorment avec leur mère quelque peu aga­cée chez leurs grands-​parents. Le salon est trem­pé, les cadeaux de Noël aussi.

Le vent du changement

Maria Luisa, 40 ans

C'était le Noël 1999, j'avais 18 ans et je venais d'arriver à Paris, fraî­che­ment des­cen­due de l'avion en pro­ve­nance d'Equateur, pays Sud-​américain où on ne connait pas les sai­sons. J'étais venue pour apprendre le fran­çais et j'avais réus­si en cours à me faire une copine du même âge, qui, elle, venait d'arriver d'Inde.
On était fas­ci­nées par la nature sans feuilles et les jours courts. Falguni me disait que c'était la pre­mière fois qu'elle por­tait des chaus­settes. 
Nous avons pas­sé la soi­rée de Noël ensemble, je me rap­pelle lui avoir expli­qué que Dieu ne s'habillait pas en rouge le 24 décembre pour dis­tri­buer des cadeaux, qu'en fait, Noël célé­brait la nais­sance de Jésus et que oui, c'était le même qu'on retrou­vait un peu plus âgé cloué sur une croix dans les églises.
Après le repas, on décide de sor­tir se bala­der dans les rues du IXeme arron­dis­se­ment. On est fas­ci­nées par le souffle du vent, on n'avait jamais vu ça. Puis, les voi­tures ont com­men­cé à bou­ger toutes seules, on s'accroche par les bras pour ne pas tom­ber pous­sées par le vent.
On conti­nue à mar­cher vaille que vaille, tou­jours émer­veillées par le pre­mier hiver qu'on voyait de nos vies, les pou­belles val­din­guant au milieu des rues. Soudain, bou­le­vard des Batignolles, un arbre s'écrase sur une voi­ture juste sous nos yeux. Et nous, on applau­dit, exci­tées de voir de près, de vivre le cli­mat des pays du Nord.
Falguni s'arrête et me dit : « Maintenant, je com­prends pour­quoi ils chantent "vive le vent, vive le vent, vive le vent d'hiver" ». « Oui, je lui réponds, ça fait sens, regarde comme leurs fenêtres explosent, comme leurs toits s'effritent ! »
Rentrées dans ma chambre de bonne, nous avons pas­sé le reste de la nuit à rete­nir les volets, tou­jours heu­reuses de vivre Noël comme les Européens.
L'année ? 1999, celle des tem­pêtes Lothar et Martin qui firent 92 morts en France et sac­ca­gèrent dura­ble­ment de nom­breuses infra­struc­tures et exploi­ta­tion agri­coles dans le pays.

La din­donne de la farce

Lou*, 30 ans

Au Nouvel an 2019, je pars sur un coup de tête à Barcelone avec deux copains et une amie très « fofolle », du genre à sor­tir ses gode­mi­chets devant des incon­nus, sans pres­sion. Par hasard, un de mes plans cul se trouve lui aus­si à Barcelone, il nous rejoint à l'auberge pour le soir du 31.
Après avoir essuyé mon refus de cou­cher avec lui par res­pect pour mes amis, ce jeune homme se met à faire du gringue à mon amie… Et ils finissent sans aucun malaise à par­tir dans sa chambre.
Le len­de­main, tout était abso­lu­ment nor­mal pour elle, elle m'a même racon­té les détails de leurs ébats, dont je me serais bien pas­sée. Depuis, mon plan cul n'est plus mon plan cul, et mon amie n'est plus mon amie non plus.

Une nuit sans fin

Martine, 73 ans 

C’est une his­toire qui fait tou­jours rire les gens quand je la raconte, sur­tout mon fils. C’était un 31 décembre 1974, je fêtais la nou­velle année avec des amies dans un bar res­tau­rant du centre-​ville de Metz, pri­va­ti­sé pour l’occasion. La soi­rée était très sym­pa. Un peu d’alcool, de la musique. Je rentre chez moi très tôt le matin, je vivais alors seule. Je vais me cou­cher direc­te­ment, non sans man­quer de pro­gram­mer mon réveil. A l'époque, j'étais ven­deuse au Printemps.
Le réveil sonne, je me lève en forme, je me dis : « Tiens c’est curieux, il fait encore nuit noire. Le soleil a du mal à se lever ce matin. »
Je prends mon petit déjeu­ner, le soleil n’est tou­jours pas levé. Je me rends à l’arrêt de bus pour aller au tra­vail. Personne dans les rues, c’est étrange. Je monte dans le bus, abso­lu­ment vide. D’habitude, c’est l’heure de pointe, il est bon­dé. Au bout de quelques arrêts, ne voyant per­sonne mon­ter, je vais voir le chauf­feur et tente un « Eh bien, il n’y a per­sonne ce matin », his­toire de meu­bler la conver­sa­tion. Il me répond inter­lo­qué : « Ce matin ?! Mais on est le 1er jan­vier et il est 20h30 ! »
En fait, j’avais dor­mi toute la jour­née et je me suis réveillée à 19h00 en croyant qu’il était 7h00. Après l’état de choc, j’ai eu l'un des plus gros fous rire de ma vie. Je me revois ren­trer chez moi à pied – le der­nier bus en sens inverse était bien sûr déjà pas­sé ! – de rire toute seule dans les rues vides du centre-​ville.
Le len­de­main, j’ai dû me lever à 7h pour de bon cette fois. Et pour le coup, contrai­re­ment à la veille, la fatigue avait repris le des­sus, j'ai pas­sé toute la jour­née à côté de mes pompes. 

Strangers in the night

Manon, 31 ans

En 2009, j'avais 20 ans et de l'amour à revendre. Depuis quelques mois, je fré­quente Nadir, et je suis per­sua­dée d'avoir ren­con­tré l'amour de ma vie. Noël chez les parents en pro­vince, vite, remon­ter à Paris réveillon­ner avec lui ! Certes, il a vague­ment un plan de soi­rée au fin fond de l'Essonne avant, mais on a conve­nu de se retrou­ver chez moi juste avant minuit.
Je fais le before chez des amis d'amis, tout m'ennuie car rien ne vaut les dis­cus­sions avec Nadir. Je tâche de ne pas trop m'alcooliser pour res­ter d'attaque pour la nuit blanche qui nous attend, cham­pagne, pétard et bande-​son de qua­li­té sur le toit de mon immeuble auquel on peut accé­der via une trappe sur mon pal­lier.
Je quitte la soi­rée d'ennui à l'autre bout de Paris à 22h30, je vais être suf­fi­sam­ment en avance pour me repom­pon­ner, allu­mer des bou­gies. Lorsque je sors du métro à 23h15, un tex­to : « Désolé, j'ai pas vu l'heure pas­ser, je suis encore à la soi­rée. » Pour mon cœur bleuet, c'est un drame. « On fait com­ment Nadir ? Je veux être avec toi à minuit ! » « Ok, rejoins-​moi dans ce cas. » Ce n'est pas le tableau que je m'étais figu­ré, mais c'est tou­jours mieux que rien, me dis-​je en m'engouffrant à nou­veau dans le métro.
Ce qui devait arri­ver arri­va : à minuit pétantes, je me retrou­vais seule et l'âme en peine dans un RER B arrê­té en pleine voie pour dieu sait quelle rai­son, par­mi quelques poi­vrots, des familles avec pous­settes et des tra­vailleurs érein­tés. « Et bonne année », lan­ça alors à la ronde un clo­chard céleste qui me ren­dit le sourire.

Une his­toire d'étoile filante

Sophie, 34 ans

Nouvel an 2014. Cette année là, je me pro­mets : « Le Nouvel an pla­ni­fié et pour­ri, c'est ter­mi­né, je bosse le 1er à 6h30, je serai donc sous la couette et ce sera très bien comme ça. »
Sauf que début décembre, je fais une ren­contre mas­cu­line qui me cham­boule tota­le­ment, un mec tout à fait à mon goût. Le pre­mier ren­card est exquis, nous nous décou­vrons énor­mé­ment de points com­muns, le mec est char­mant, drôle, cherche sin­cé­ri­té, confiance, dou­ceur – tout ce à quoi j'aspire à ce moment de ma vie.
Je me lance à corps per­du dans cette rela­tion toute fraîche, on passe des heures à dis­cu­ter ensemble et très vite, on tire des plans sur la comète. Pour moi, on s'était trou­vés, pour lui, aus­si d'après ses dires.
A Noël, je l'emmène dans mes mon­tagnes natales le pré­sen­ter à ma sœur, qui, elle, émet des réserves et me dit qu'elle le sent pas, mais je suis trop à fond pour l'écouter. Le 26 décembre, pre­mière son­nette d'alarme quand il me dit « gen­ti­ment » mais sûre­ment que je suis un peu « flasque », au niveau du muscle. Deux jours après, deuxième couac : le gar­çon refuse la posi­tion de l'amazone, ça le fait soit disant redes­cendre… per­so, je crois que c'est la sen­sa­tion de sou­mis­sion qu'il n'apprécie pas, mais j'essaie de ne pas me for­ma­li­ser et de m'accrocher à ses qua­li­tés.
Il finit par me pro­po­ser un repas à la cool pour le 31, chez son meilleur pote et sa ché­rie et me dit que son frère se join­dra à nous. J'accepte sans réserve, d'autant que c'est pra­tique, ce n'est pas loin de mon tra­vail où je dois être, rappelons-​le, à 6h30. Mais dès qu'on a fran­chi la porte de l'appartement, je suis pas­sé du sta­tut de belle ren­contre à plante verte. Il m'ignore lit­té­ra­le­ment, ne m'inclut pas dans les conver­sa­tions, m'évite presque.
Du coup, je me noie… dans les bulles jusqu'à m'isoler en larme dans une chambre en mode grosse quiche dépres­sive. Il ne vient même pas essayer de com­prendre ce qui se passe. Je finis par m'endormir et me réveille à 5h30 avec un mal de crâne épou­van­table. Renseignements pris, lui a pas­sé la nuit sur un jeu vidéo avec son frère. Il a quand même la déli­ca­tesse de m'amener au bou­lot. Dernier mot échan­gé devant le bureau : « Je crois qu'on s'est tout dit ? », je ques­tionne. Lui : « On s'est tout dit. »
J'arrive au bou­lot les yeux bouf­fis et un mar­teau dans la tête, récep­tion­née par des supers col­lègues qui me remontent le moral.
Depuis cette fin en queue de pois­son, j'ai trou­vé ma perle et je vous ras­sure, lui n'est pas un macho.

Le Gatsby du Nouvel an 

Evelyne, 64 ans

Il y a vingt ans, je suis invi­tée pour le réveillon de la Saint-​Sylvestre dans une grande vil­la d'un quar­tier cos­su d'une petite ville des Yvelines. Je m'y rends en voi­ture assez tar­di­ve­ment, arrive dans la rue et repère la mai­son d'où sortent lumière, musique et rires. 
J'entre et suis accueillie par plein de gens que je ne recon­nais pas mais, tra­vaillant dans l'événementiel et la publi­ci­té, je suis habi­tuée à ces soi­rées chics qui brassent tou­jours du monde que l'on ne connaît pas. Je bois et savoure des petits fours en me deman­dant où peut bien être pas­sé le maître des lieux. Jusqu'au moment où je reçois un SMS de sa part, me disant s'inquiéter de ne pas me voir arri­ver. Je m'étais gou­rée d'adresse ! Il habi­tait le même genre de vil­la à une cen­taine de mètres de là… Je me revois encore m'éclipser en cati­mi­ni pour rejoindre mes amis. C'est un excellent sou­ve­nir, à la manière de ces pinards qui laissent un sou­ve­nir impé­ris­sable en bouche.

* Les pré­noms ont été modifiés

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