Bouillon dépres­sion

Comme à l’accoutumée, vous payez cher les fêtes de fin d’année : fauché·e, fatigué·e, boudiné·e dans votre dou­doune, vous traî­nez votre teint gris et votre rhino-​pharyngite tout en cher­chant à nier l’évidence : jan­vier est le mois le moins sexy de l’année. Alors, n’essayez plus de lut­ter ! Avec ce bouillon dépres­sion, en 2020, vous avez enfin com­pris qu’« accep­ta­tion n’est pas résignation ». 

BouillonDetox 4 A
© Anne Bouillot pour Causette

1. Mise dans l’ambiance 

Il est 17 heures, il fait nuit. Vous ter­mi­nez péni­ble­ment sous l’Abribus Apologie de la dépique, que votre oncle en rechute de chi­mio vous a offert à Noël. Vos chaus­sures sont trem­pées depuis que vous n’avez pas repé­ré une plaque de neige fon­due sur la chaus­sée. On est lun­di, vous n’apercevez que les piliers au comp­toir des deux bars res­tés ouverts, le bus tarde à arri­ver, vous sen­tez la rhi­no poin­ter et, tout en pliant le coin de votre bou­quin pour mar­quer la page, vous per­cu­tez : « Mais oui, c’est Blue Monday » ! Prenez un Doliprane, ren­trez chez vous et, à défaut de vous décou­per l’oreille, cou­vrez les vôtres et sor­tez une planche.

2. Préparation

Faites bouillir un litre d’eau. Pendant ce temps, cise­lez l’ail, les poi­reaux, l’oignon, cou­pez la carotte et le navet en mire­poix, puis faites-​les reve­nir 4 minutes à feu moyen dans l’huile d’olive. Ajoutez le cur­ry, la coriandre en poudre, le lau­rier et la gousse d’ail. N’attendez pas que la recette exige de sor­tir du vin blanc à un moment, c’est la détox, la dépique, vous ne vous enivre­rez que du bouillon et quand il sera prêt. Alors salez, poi­vrez, ajou­tez l’eau bouillante et réajus­tez l’assaisonnement. 

3. Cuisson 

C’est par­ti pour 10 minutes. Laissez bouillon­ner à feu moyen et au bout de 8 minutes, ajou­tez les bro­co­lis. Laissez tié­dir 5 minutes hors du feu. 

4. Pendant ce temps 

Montez le chauf­fage, sor­tez les œuvres ‑com­plètes de Cioran qui calaient votre table de nuit. N’attendez pas qu’il se passe quelque chose de fou, vous n’irez pas dan­ser sur New Order ce soir, la seule péri­pé­tie qui puisse vous arri­ver serait bien que votre bouillon soit trop cuit. Contentez-​vous de cise­ler les cham­pi­gnons (et tou­jours pas votre oreille) et la coriandre. Puis rem­plis­sez un bol et ajoutez-​les. C’est prêt ! Délectez-​vous bien de ce point d’exclamation.

5. Dégustation

Dégustez le bouillon au son du tic-​tac de l’horloge comme si vous écou­tiez une sonate de Bach.Vivez l’instant pré­sent à fond, ce sera votre unique réjouis­sance esthé­tique de la soi­rée (avant Cioran) et allez vous cou­cher. Demain, réveil à 6 heures, on entre en plu­viôse. Vous n’avez qu’un désir (c’est déjà ça), que votre méde­cin vous arrête pour vivre plei­ne­ment ce mer­veilleux mois de janvier.


Pour 1 per­sonne, de pré­fé­rence veuve, célib ou expatriée

Préparation : 10 min

Cuisson : 15 min 

Calories : Seulement 2

Qu’est-ce qu’on boit ?Recette 2‑en‑1

Dans votre fri­go, vous avez déjà :

1 carotte
1 oignon
1 navet (votre légume pré­fé­ré)
½ bro­co­li
Le vert d’un poi­reau (soit la par­tie la plus insi­pide que vous n’arrivez jamais à pas­ser)
5 cham­pi­gnons (dépour­vus de tout nutri­ment, c’est bien connu)
1 gousse d’ail
5 brins de coriandre

Dans vos placards :

2 c. à c. de cur­ry 
1 c. à c. de coriandre
en poudre
3 feuilles de lau­rier
2 c. à s. d’huile d’olive

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