L’initiative parlementaire vise à médiatiser le sort de ces Iraniens condamnés à mort pour avoir manifesté contre le régime.
Ils·elles sont de tout bord politique et se sont porté·es volontaires. Cent député·es, sénateur·trices et député·es français·es au Parlement européen ont décidé de parrainer chacun·e un manifestant condamné à mort en Iran à la suite de la contestation qui secoue le pays depuis trois mois. L'idée de leur demander d'attacher leur nom à celui d'un condamné vient de plusieurs collectifs de défense des droits humains en Iran, Femme Azadi, Azadi 4 Iran, Iran Justice et ZZA avocats.
La vague de tweets attestant de ce soutien a déferlé dans toutes les familles politiques depuis mi-décembre. « Selon mes informations, mon filleul Mohammad Mehdi Karami serait exécuté par pendaison demain matin. C'est une honte absolue. La France doit immédiatement faire cesser les exécutions d'opposants iraniens par tous les moyens dont nous disposons ! », a ainsi tweeté la députée La France Insoumise (LFI) Clémentine Autain lundi. Comme elle, d’autres parlementaires français·es ont posté le même message sur les réseaux sociaux. Selon Le Monde, ces types de parrainage ont aussi été mis en place auprès de parlementaires allemand·es, norvégien·nes et canadien·es.
Visibiliser leur sort
Avec ces parrainages symboliques, ces parlementaires veulent « visibiliser le sort macabre » des Iraniens condamnés à mort « pour avoir manifesté, chanté ou posté contre le régime », ont souligné les trois collectifs de défense des droits humains en Iran dans un communiqué transmis à l'AFP. Ces derniers ont rappelé que les condamnés « sont susceptibles de voir leur peine exécutée à tout moment ».
Amnesty International a fait savoir vendredi 16 décembre qu’au moins vingt-six personnes risquent actuellement l’exécution en lien avec les manifestations en Iran. Dix hommes se trouvent dans les couloirs de la mort, condamnés à la peine capitale après des simulacres de procès selon l'ONG, et deux hommes ont déjà été pendus. L’objectif de ces parrainages est de faire « un maximum de bruit pour mettre une pression diplomatique » et espérer « un sursis de ces exécutions », a déclaré à l’AFP l’avocate Chirinne Ardakani, membre du collectif Iran Justice.
En parallèle de cette initiative, quarante-huit parlementaires ont saisi la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna pour qu’elle « convoque la représentation diplomatique iranienne en France », comme le montre le communiqué publié par Clémentine Autain sur son compte Twitter. Le but de cette convocation est « d'accentuer la pression sur le régime » iranien peut-on lire dans ce dernier. Les signataires exigent aussi « que des observateurs internationaux assistent aux procès des manifestants ».
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