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Le lycée Antoine Watteau à Valenciennes. © Capture d'écran Google street View

Sortie sco­laire à Calais : ce que disent les menaces phy­siques à l'encontre de la pro­fes­seure de Valenciennes

En France, dans ces années 2020, on déca­pite un pro­fes­seur parce qu'il a osé pré­sen­ter à ses élèves des cari­ca­tures du pro­phète Mahomet. On menace éga­le­ment de répri­mandes phy­siques une pro­fes­seure qui ques­tionne les mains que nous ten­dons, ou pas, aux migrant·es.

ÉDITO. 3 dis­ci­plines – théâtre, culture antique et phi­lo­so­phie ; 2 thé­ma­tiques – exil et citoyen­ne­té ; 1 ter­rain d'étude – la ville de Calais, où, depuis des années des migrant·es rêvant de ten­ter leur chance outre-​Manche sta­tionnent. On ima­gine l'entrain et le dévoue­ment pour son métier de Sophie Djigo, pro­fes­seure de lettres qui a conçu ce cours à des­ti­na­tion de ses élèves en classe pré­pa­ra­toire du lycée Watteau de Valenciennes. Aller frot­ter les théo­ries phi­lo­so­phiques sur l'hospitalité de nos démo­cra­ties aux réa­li­tés des asso­cia­tions qui viennent en aide aux exilé·es en tran­sit de Calais, c'est confron­ter ses étudiant·es à la dis­pa­ri­tion crois­sante de notre humanisme.

Mais faire ce constat dérange visi­ble­ment l'extrême droite. Dénoncée sur les réseaux sociaux par le réseau Parents vigi­lants, proche de Reconquête, Sophie Djigo a dû céder face à une horde hai­neuse l'enjoignant à renon­cer. L'attiseur de braises en chef, Éric Zemmour, y a été de son tweet : « Le grand endoc­tri­ne­ment au ser­vice du grand rem­pla­ce­ment. Est-​ce l'école que nous vou­lons ? ».

Après avoir reçu des menaces d'atteintes phy­siques, la pro­fes­seure a déci­dé, en concer­ta­tion avec le rec­to­rat et le lycée, d'annuler la sor­tie à Calais « pour des rai­sons de sécu­ri­té ». En France, dans ces années 2020, on déca­pite le pro­fes­seur d'histoire Samuel Paty parce qu'il a osé pré­sen­ter à ses élèves des cari­ca­tures du pro­phète Mahomet. On menace éga­le­ment de répri­mandes phy­siques une pro­fes­seure qui ques­tionne les mains que nous ten­dons, ou pas, aux per­sonnes qui se sont réso­lues à se déra­ci­ner parce qu'elles n'arrivaient plus à vivre sur leurs terres de nais­sance. Dans un cas comme dans l'autre, c'est l'instruction sco­laire, aux fon­de­ments de notre République, qui est visée. C'est désor­mais clair : ceux et celles qu'elle effraie ne recu­le­ront devant rien pour cher­cher à éteindre sa flamme.

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