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©Danie Franco

Libération révèle que les ten­ta­tives de sui­cide chez les ado­les­centes ont aug­men­té en 2021

D’après les don­nées de Santé publique France récem­ment obte­nues par Libération, plu­sieurs indi­ca­teurs montrent une hausse des gestes sui­ci­daires chez les jeunes en 2021. Un phé­no­mène « hau­te­ment inquié­tant » que l’on retrouve presque exclu­si­ve­ment chez les adolescentes. 

L’année 2021 a, on le sait, était mar­quée par la hausse des gestes sui­ci­daires (GS) et des ten­ta­tives de sui­cide chez les jeunes. Un phé­no­mène qui se serait par­ti­cu­liè­re­ment accru chez les ado­les­centes d’après la publi­ca­tion, ce 10 jan­vier, par Libération des chiffres de Santé publique France sur l’évolution par genre des gestes sui­ci­daires chez les adolescent·es en 2021. 

Selon le quo­ti­dien, les admis­sions aux urgences pour des gestes sui­ci­daires chez les filles de moins de 15 ans ont bon­di de 40 % sur les dix pre­miers mois de l’année 20211 par rap­port à la moyenne des admis­sions des trois années pré­cé­dentes. En com­pa­rai­son, le nombre d’admissions chez les gar­çons de moins de 15 ans est, lui, par­fai­te­ment stable sur la même période. On retrouve le même phé­no­mène dans la caté­go­rie des 15–29 ans avec une aug­men­ta­tion de 22% en 2021 des gestes sui­ci­daires chez les ado­les­centes et les jeunes femmes, par rap­port aux trois années pré­cé­dentes contre une aug­men­ta­tion d’1% pour le genre masculin. 

Prévalence chez les jeunes femmes 

Il faut noter que la part des gestes sui­ci­daires et des ten­ta­tives de sui­cide a tou­jours été plus impor­tante chez les jeunes femmes que chez les jeunes hommes. Libération rap­pelle tou­te­fois que cette pré­va­lence ne se retrouve pas dans les sui­cides « com­plé­tés », c’est-à-dire sui­vis d’un décès.2

D’après les chiffres de Santé publique France obte­nus par Libé, le nombre d’admissions aux urgences chez les jeunes filles de moins de 15 ans était, par exemple, deux fois supé­rieur à celui des gar­çons pour les années 2018–2020. « On a tou­jours à l’adolescence, par­mi les auteurs des ten­ta­tives de sui­cide, une sur­re­pré­sen­ta­tion de filles par rap­port aux gar­çons, explique à Libération Angèle Consoli, spé­cia­liste de la psy­chia­trie de l’enfant et de l’adolescent à l’hôpital pari­sien de la Pitié-​Salpêtrière et membre du Conseil scien­ti­fique. Les filles ont davan­tage, dans l’expression de leur souf­france psy­chique ou de leur détresse, recours aux ten­ta­tives de sui­cide, avec sou­vent, des moyens qui engagent moins le pro­nos­tic vital. […] Ce sont des causes mul­ti­fac­to­rielles, bio­lo­giques, hor­mo­nales, socio­cul­tu­relles. Donc il y a, dans ce qu’on observe là, une forme de continuité. »

Causes indé­ter­mi­nées 

A cette conti­nui­té s’ajoute tou­te­fois une aug­men­ta­tion signi­fi­ca­tive des gestes sui­ci­daires chez les ado­les­centes et les jeunes femmes pour l’année 2021 dont les causes ne sont, selon Libération, « pas encore claires du tout ». Si la crise sani­taire a eu un impact cer­tain sur la san­té men­tale des jeunes, « il fau­drait avoir les don­nées par sexe concer­nant la détresse psy­chique et les dépres­sions », indique Angèle Consoli à Libération. Ce qui est cer­tain en revanche, c’est que ce phé­no­mène est pour la spé­cia­liste « hau­te­ment inquié­tant ».  


Pour en parler 

Le 3114, numé­ro natio­nal de pré­ven­tion du sui­cide, a été lan­cé le 1er octobre der­nier. Gratuit et ano­nyme, il garan­tit une écoute vingt-​quatre heures sur vingt-​quatre et sept jours sur sept, par des infirmier·ères et psy­cho­logues formé·es comme répondant·es. La ligne d'écoute devrait s'enrichir d'un tchat en 2022. 

Le Fil san­té jeunes est une ligne télé­pho­nique gra­tuite com­po­sée de professionnel·les de l'écoute réser­vée aux jeunes de 12 à 25 ans. Tchat éga­le­ment dis­po­nible sur le site. 0 800 235 236 tous les jours de 9h à 23 h. 

En cas d'urgence, com­po­sez le 15. 

  1. Les don­nées trans­mises à Libé par Santé publique France s’arrêtent à la fin du mois d’octobre 2021.[]
  2. En 2017, selon la base de don­nées sur les causes de décès du CepiDC, on comp­tait 223 sui­cides d’adolescents et jeunes hommes de 15 à 24 ans, contre 89 chez les ado­les­centes et jeunes femmes.[]
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