La campagne de recrutement a officiellement été lancée lundi par le ministre de la Santé François Braun afin de réduire l'attente dans la prise en charge téléphonique.
« C'est un métier extraordinaire qui permet d'évaluer très rapidement la situation et ensuite de passer l'appel à un médecin. Il faut absolument recruter. C'est pour ça que je lance une grande campagne pour faire connaître ce métier. » Ce lundi 15 mai, le ministre de la Santé François Braun a lancé dans la matinale de franceinfo une campagne de recrutement pour embaucher entre 2 et 3.000 assistant·es régulateur·rices en centres de régulation médicale, précisant qu'« on évalue à 2 ou 3 000 la nécessité d'en recruter dans l'immédiat ».
La campagne de recrutement de ces assistant·es régulateur·rices s'inscrit dans un contexte de flux tendu aux urgences. Selon francinfo, « certains centres 15 ont vu leur activité augmenter de plus de 30% en 2022 », alors que ces dernières années, les pouvoirs publics ont incité à appeler le SAMU pour une première évaluation afin de désengorger les urgences.
Lancée sur les réseaux sociaux avec le hashtag #Le15recrute et le slogan « Réponds présent pour venir en aide », cette campagne s'adresse à des personnes diplômées du Bac et qui bénéficieront d'une formation d'un an – 700 places de formation seront ouvertes dès septembre dans la quinzaine de centres agréés sur l'ensemble du territoire, précise la page dédiée sur le site du gouvernement. « Deviens le premier maillon de la chaîne du soin, la voix garante de la bonne prise en charge des personnes dans l'urgence, invite la campagne selon franceinfo qui a pu en consulter les premières images. Que ce soit pour les rassurer, les orienter ou déclencher le signal pour envoyer les secours : tu joueras un rôle essentiel. »
François Braun n'a toutefois pas fermé la porte à la possibilité d'un accueil aux urgences conditionné à un appel préalable au 15 pour accélérer le désengorgement des urgences. Le président Emmanuel Macron a en effet promis de « désengorger tous nos services d'urgence d'ici la fin de l'année prochaine (2024) ». Pour le ministre de la Santé, l'objectif n'est pas « irréaliste, ni intenable ». « On va y arriver », a‑t-il assuré à franceinfo.
Les soignant·es non vacciné·es réintégré·es ce 15 mai
Campagne de recrutement des assistant·es régulateur·rices du SAMU, lancement d'un chantier pour améliorer l'attractivité du métier d'infirmier·ère et réintégration des soignant·es non vacciné·es contre le Covid 19 ce lundi : le gouvernement fait feu de tout bois pour combler le manque d'effectif des personnels soignants.
Selon la CGT Santé citée par franceinfo, « entre 20 000 et 40 000 » professionnel·les de santé auraient été suspendu·es en raison de leur refus de la vaccination, si on ajoute au personnel hospitalier ceux du secteur de santé privé et associatif. Un appel d'air qui peut donc paraître bienvenu pour le système de santé et pour leurs collègues vacciné·es puisque seul·es un cinquième de ces soignant·es, toujours selon la CGT Santé, auraient définitivement tourné la page de leur métier d'origine.
Dans une tribune au vitriol publiée le 11 mai dans Le Monde, le médecin urgentiste Matthias Wargon questionnait : « Pourquoi revenir quand on pense que la médecine est un vaste complot et que les collègues sont des moutons ? » Tout en admettant que le système hospitalier, « en grande souffrance », « sera heureux, probablement, de les accueillir ».