Ce lundi 4 avril commence le procès de J. et T., les deux adolescent·es accusé·es d’avoir tué Alisha en mars 2021.
![Le procès du meurtre d’Alisha Khalid s'est ouvert ce lundi à Pontoise 1 471px 2005 PONTOISE](https://www.causette.fr/wp-content/uploads/2022/04/471px-2005_PONTOISE.jpg)
Comme toujours lorsque des mineur·es sont jugé·es, les audiences débutées ce matin du 4 avril au tribunal pour enfants de Pontoise se dérouleront à huis-clos. Les accusés T. et J., un garçon et une fille âgé·es de 15 ans au moment des faits, sont en réclusion provisoire depuis un an et encourent une peine maximale de 20 ans pour avoir causé la mort d’Alisha Khalid, 14 ans, le 8 mars 2021.
Les trois jeunes, qui s’étaient rencontré·es au lycée professionnel Cognacq-Jay à Argenteuil, étaient camarades de classe et ami·es jusqu’à ce que la situation s’envenime, probablement à cause de relations sentimentales au sein du trio. En février 2021, le téléphone d’Alisha est piraté par T. et J., qui diffusent ensuite ensuite des photos d’elle en sous-vêtements sur le réseau social Snapchat. La victime était allée au commissariat dans l'optique de porter plainte mais avait fini par partir sans avoir été entendue, lassée par plusieurs heures d'attente.
Revenge porn
Alerté de cette forme de revenge porn, le lycée exclut temporairement T., rejoint, quelques jours plus tard, par J. après qu’une bagarre a éclaté entre cette dernière et Alisha. Les deux exclu·es sont convoqué·es en conseil de discipline le 9 mars. La veille, J. donne rendez-vous à 15 heures à Alisha au pied du viaduc de Gennevilliers sur lequel passe l’autoroute A15. L'adolescente serait alors tombée dans un guet-appens : T. aurait surgi de derrière un pilier et aurait frappé violemment la jeune fille, avant de la jeter dans la Seine, avec l’aide de J.
Le cadavre de la jeune fille, toujours consciente au moment où elle est jetée à l’eau, est repêché à 21 heures le soir même par la brigade fluviale, dans la Seine, non loin des lieux du crime. La police avait été alertée à la fois par la mère d’Alisha, sans nouvelles de sa fille, et par la mère du jeune homme qui lui avait annoncé avoir « frappé une petite » avant que celle-ci ne « tombe dans la Seine ». L’autopsie conclut à « une mort asphyxique pouvant s'accorder avec une mort par noyade ». Les deux suspect·es sont retrouvé·es et arrêté·es par la police à 2 heures du matin dans la nuit du meurtre. Iels ont reconnu les faits après trente-six heures de garde à vue.
L'enquête a relevé différents éléments laissant penser à une préméditation, comme la mention d'une « chose à faire avec Alisha » dans les échanges entre les deux accusé·es ainsi que des recherches en ligne de T. sur la peine encourue pour meurtre d'un·e mineur·e.
Plus de 2 000 personnes avaient rendu hommage à Alisha durant une marche blanche à Argenteuil, une semaine après le décès de celle-ci.