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©Mikael Kristenson

Le coût de la ren­trée uni­ver­si­taire a aug­men­té de 4,27% en un an

Selon le rap­port de l’Association natio­nale des étudiant·e·s sages-​femmes (ANESF), que Causette a obte­nu en exclu­si­vi­té, la ren­trée 2022 coû­te­ra en moyenne à un·e étudiant·e sage-​femme non-boursier·ière, 2 528,49 euros, soit 4,27 % de plus que la ren­trée 2021.

Comme l’an der­nier, Causette a obte­nu en exclu­si­vi­té le rap­port de l’Association natio­nale des étudiant·e·s sages-​femmes (ANESF) sur le coût de la ren­trée uni­ver­si­taire. Et comme l’an der­nier, le constat est sans appel. Pour de très nom­breux étudiant·es en étude de sage-​femme, cette année-​aussi, la ren­trée uni­ver­si­taire coû­te­ra cher. Plus cher d'ailleurs que l'an der­nier. Selon les cal­culs de l’ANESF basé sur ceux de la Fédération des asso­cia­tions géné­rales étu­diantes (FAGE), le coût moyen de la ren­trée 2022 est de 2 528,49 euros. Une aug­men­ta­tion de 4,27 % par rap­port à la ren­trée 2021 qui reve­nait à 2 424,86 euros. Un écart d'ailleurs assez consé­quent par rap­port à celui entre 2020 et 2021, qui était lui de 1,78%. « C’est un écart assez énorme qu’on a, pour l'instant, du mal à expli­quer », pointe Loona Mourenas, porte-​parole de l’ANESF auprès de Causette

Pour cal­cu­ler l’indicateur du coût de la ren­trée, que l’ANESF publie tous les ans depuis 2016, l’association se base sur les don­nées four­nies par la FAGE et l’adapte à son ter­ri­toire afin de déter­mi­ner les dépenses moyennes d’un·e un·e étudiant·e sage-​femme en 2e année de licence, non boursier·ière et n’habitant plus chez ses parents*.

Hausse des frais courants 

Le rap­port de l’ANESF pointe pre­miè­re­ment une hausse des frais dits cou­rants, c’est-à-dire les dépenses fixes durant les mois de l’année. Ces der­nières com­prennent les loyers, l’alimentation, les loi­sirs, les trans­ports, la télé­pho­nie et inter­net, les vête­ments ain­si que les pro­duits d’hygiène et d’entretiens. En 2021, ils s’élevaient à 1 132,12 euros en moyenne par mois contre 1160,07 euros cette année. Une aug­men­ta­tion de 2,47% qui s’explique selon la porte-​parole de l’ANESF par l’inflation galo­pante de ces der­niers mois. « Le coût de la vie cou­rante a aug­men­té de manière géné­rale, pointe Loona Mourenas. Cette aug­men­ta­tion se réper­cute auto­ma­ti­que­ment sur les étu­diants qui vivaient déjà pour beau­coup dans une grande pré­ca­ri­té depuis la crise sani­taire liée au Covid-​19. »

Une pré­ca­ri­té étu­diante qui devrait par ailleurs s'accentuer à lire la 18e enquête sur le coût de la vie de l'Union natio­nale des étu­diants de France (Unef) publiée ce lun­di 15 août. « Le coût de la vie étu­diante aug­mente encore de 6,47% », pointe le bilan, soit plus que l'inflation glo­bale qui a atteint ce mois-​ci les 6,1%. Concrètement, les étu­diantes doivent débour­ser 428 euros de plus par an, soit une hausse de 35 euros par mois. 

Le loyer reste comme l’an der­nier la plus grosse dépense pour un·e étudiant·e, en moyenne 499,94 euros contre 495,33 euros en 2021. Une moyenne de prix qui n’englobe pas les rési­dences uni­ver­si­taires du Crous, l’étude de l'ANESF concer­nant uni­que­ment les étudiant·es sages-​femmes non-boursier·ières. Une aug­men­ta­tion des loyers qui com­porte d’ailleurs des dis­pa­ri­tés nettes entre l’Île-de-France et les autres régions. Si, en Île-​de-​France, le loyer moyen reste éle­vé, il a tou­te­fois dimi­nué pour pas­ser de 674,3 euros en 2021 à 670,76 euros cette année tan­dis que dans les autres régions (hors Outre-​Mer) le loyer moyen a aug­men­té de 476,16 euros à 481,64 euros en un an. 

Dépenses spé­ci­fiques 

Si l’indication du coût de la ren­trée est néces­saire, c’est qu’à ces frais cou­rants viennent s’ajouter des dépenses sup­plé­men­taires spé­ci­fiques à cette période char­nière de l’année. « Depuis trois ans, le Ministère de l’Enseignement Supérieur de la Recherche et de l’Innovation a déci­dé de geler les frais d’inscription [qui s’élèvent à 170 euros par année, ndlr]. Malgré cela, nous remar­quons une hausse de 75,69 euros (+5,85%) due à l’augmentation du coût de l’assurance loge­ment, du maté­riel péda­go­gique et du maté­riel de stage », dénonce le rap­port. En ce qui concerne le maté­riel péda­go­gique, la hausse la plus consé­quente, cette der­nière est de 41,61 euros, fai­sant pas­ser cette dépense de 262,97 euros en 2021 à 304,58 euros cette année. « On demande aux étu­diants d’acheter beau­coup de maté­riels, déplore Loona Mourenas. Ce sont pleins de petits frais, qui accu­mu­lés, pèsent lourd dans le bud­get des étu­diants. » 

Selon le rap­port, dix éta­blis­se­ments de stage demandent d’ailleurs encore aux étudiant·es d’acheter leurs quatre tenues de stage – qui coûtent en moyenne 26,78 euros cha­cune, soit un bud­get annuel consé­quent de 107,14 euros– et ce mal­gré les ins­truc­tions inter­mi­nis­té­rielles parues les 9 décembre 2020 et 3 mai 2021 ordon­nant aux centres hos­pi­ta­liers de leur four­nir gra­tui­te­ment ces tenues. « Nous deman­dons le res­pect de ces ins­truc­tions inter­mi­nis­té­rielles concer­nant la gra­tui­té des tenues de stage, qui n'ont pas a être un coût sup­plé­men­taire pour les étu­diants », rap­pelle Loona Mourenas qui pré­cise par ailleurs que les stages ne sont pas rému­né­rés pour les étu­diants de deuxième année. 

Indemnisation kilo­mé­trique 

Cette année, l’ANESF a d'ailleurs fait le choix d’insister sur les frais sup­plé­men­taires que ren­contrent les étudiant·es sages-​femmes afin de réa­li­ser leurs stages lors de leur cur­sus. Pour la 2e année, un·e étudiant·e doit réa­li­ser dix semaines de stage. « Il est inté­res­sant d’aborder ces frais, car ils sont sou­vent cou­plés à des dépenses de loge­ments sup­plé­men­taires pour se rap­pro­cher de ces lieux de stages et des frais kilo­mé­triques impor­tants », indique à Causette, Loona Mourenas.

En 2021, l’ANESF a donc réa­li­sé une enquête loge­ment et trans­port à laquelle 271 étudiant·es sages-​femmes ont répon­du. L’enquête a révé­lé que 71 de ces étudiant·es ont dû payer un loge­ment sup­plé­men­taire. En moyenne 147 euros par stage. À cela s’ajoute, l’absence de trans­port dans cer­taines villes qui néces­site la pos­ses­sion d’une voi­ture, ce qui entraîne des frais de par­king, d’essence, d’autoroute et d’assurances. « Sur les 234 per­sonnes ayant noti­fié leurs dépenses de trans­port, nous avons une moyenne de 109 euros de frais en moyenne », note le rap­port qui pré­cise qu’un·e étudiant·e par­court en moyenne 4 599 km par an pour se rendre sur son lieu de stage. 

En deuxième année, les étudiant·es sages-​femmes ne béné­fi­cient d’aucune indem­ni­tés de trans­port. « Nous deman­dons une indem­ni­sa­tion kilo­mé­trique à frais réels dès la deuxième année ain­si qu’un accès à des loge­ments lorsque les étu­diants réa­lisent des stages en dehors de leur centre hos­pi­ta­lier de réfé­rence », déclare la porte-​parole de l’ANESF qui s'inquiète, cette année encore, de la pré­ca­ri­té galo­pante des étudiant·es.

  • * La pre­mière année étant com­mune aux études de santé. 

Lire aus­si I Les asso­cia­tions étu­diantes s’inquiètent de la hausse du coût de la ren­trée universitaire

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