Siraba Dembélé, capitaine de l’équipe de France de handball féminin, est en route avec son équipe pour le championnat d’Europe 2020, qui, après beaucoup d’incertitudes, débute ce jeudi 3 décembre au Danemark.
![Euro féminin de handball : notre interview de la capitaine des Bleues, Siraba Dembélé 2 siraba](https://www.causette.fr/wp-content/uploads/2020/12/siraba-538x1024.jpg)
C’est depuis le bus qui l’emmène avec son équipe à l’aéroport que Siraba Dembélé répond aux questions de Causette sur ce qui l’attend une fois son vol arrivé à destination : l’Euro 2020 organisé au Danemark du 3 au 20 décembre, la compétition la plus difficile selon l’ailière gauche, également capitaine de l’équipe. À 34 ans, Siraba a un beau parcours sportif : elle a débuté à Dreux en 2003, puis joué à Toulon plusieurs années jusqu’en 2020 et enfin intégré récemment le prestigieux club de Bucarest. On entend l’enthousiasme des Bleues, qui s’apprêtent à disputer un match contre l’équipe du Monténégro, ce vendredi 4 décembre, alors que rien n’était moins sûr. En effet, la Norvège initialement coorganisatrice avec le Danemark, a déclaré ne plus pouvoir accueillir les joueuses en raison de la crise sanitaire. Un Euro donc pas comme les autres, ce qui ne semble pas entraver la motivation de Siraba Dembélé et de ses comparses. Interview.
Causette : Vous êtes la capitaine de cette équipe de France de handball féminin, mais aussi ailière gauche sur le terrain. Vous nous expliquez en quoi ce poste consiste ?
Siraba Dembélé : C’est un poste de petit gabarit, je mesure 1,71 m, ce qui n’est pas très grand pour une joueuse de handball. Il faut être rapide et réactive. Nous devons être les premières devant les cages et par définition notre angle de tir n’est pas grand. Il faut donc des capacités physiques pour sauter et se déplacer avec dextérité.
La semaine dernière encore, après l’annulation de la deuxième étape de la Golden League en Norvège, puis le retrait de ce même pays dans l’organisation de l’Euro, vous n’étiez pas sûres que la compétition serait maintenue. Est-ce que cela joue sur le moral des troupes ?
S. D. : Oui, évidemment. Se préparer dans l’incertitude, ce n’est pas pareil. Ce n’est pas la même énergie, il faut toujours aller puiser la motivation un peu plus loin. On est soulagées de pouvoir partir au Danemark et de participer à l’Euro, c’est l’une des plus belles compétitions.
Ah oui ? Plus que le Mondial ou les Jeux olympiques ?
S. D. : Oui, car il y a plus d’enjeux. Les meilleures équipes de handball féminin sont en Europe, donc le challenge est plus grand, et la compétition aussi. On se prépare à affronter de très bonnes équipes, le Monténégro pour commencer, vendredi prochain. Mais on a bon espoir pour la France !
En effet, vous avez remporté la médaille d’argent aux Jeux olympiques de Rio, en 2016, et vous êtes déjà championnes du monde en 2017 et championnes d’Europe en 2018. Est-ce que vous craignez une équipe plus qu’une autre ?
S. D. : On les craint toutes ! [rires], le niveau est très serré. On vient défendre notre titre et on a toutes nos chances, c’est clair. Mais en face, il y a la Norvège, la Slovénie… On ne sait jamais quelle équipe sera finaliste. On est compétitives et favorites cette année, on va tout donner quoi qu’il en soit !
![Euro féminin de handball : notre interview de la capitaine des Bleues, Siraba Dembélé 3 siraba 2](https://www.causette.fr/wp-content/uploads/2020/12/siraba-2-1024x680.jpg)
Comment cela se présente de jouer en période de confinement ?
S. D. : Les matchs à huis clos, c’est très perturbant. On ne joue pas de la même façon sans public.
D’ailleurs, en foot, on parle de « douzième homme » pour qualifier le public !
S. D. : Oui, on pourrait dire la même chose au hand. Les applaudissements, l’ambiance, c’est vraiment important ! Apparemment pour l’Euro, le public nous attend au Danemark en occupant une place sur deux, mais c’est déjà ça.
En parlant de public et de visibilité, les sportives de haut niveau sont trop souvent invisibilisées, par rapport à leurs homologues masculins. Qu’en pensez-vous ?
S. D. : C’est évident qu’il y a un manque de visibilité du sport féminin, toutes pratiques confondues. C’est très inégal nous concernant. On parle de nous à des moments décisifs, c’est-à-dire pendant les compétitions. Notamment en décembre, le point culminant de l’année avec l’Euro. Puis plus rien et de nouveau lorsque l’on participera aux Jeux olympiques, ou quand on fait du résultat. Cela dit, depuis que nos matchs sont retransmis par le groupe TF1, il y a eu de belles avancées.
Donc on pourra suivre votre match vendredi prochain contre le Monténégro !
S. D. : Oui ! Sur TMC à 18 heures pour ce premier match, puis dimanche contre la Slovénie à la même heure.
C’est noté, les Bleues ! Chez Causette, on est derrière vous !