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Montage avec © Siebbi / Wikimedia Commons et © Site officiel Présidence de l'Ukraine / Wikimedia Commons

Emmanuel Macron défend Gérard Depardieu et dénonce “une chasse à l’homme”

Emmanuel Macron a affir­mé hier soir sur France 5, dans C à vous, que la Légion d’honneur est un Ordre qui n’est “pas là pour faire la morale”, tout en dénon­çant “une chasse à l’homme” contre Gérard Depardieu, visé par deux plaintes en France pour viol et agres­sion sexuelle. 

Emmanuel Macron a défen­du, mer­cre­di, Gérard Depardieu, en dénon­çant une “chasse à l’homme”, deux semaines après la dif­fu­sion du Complément d’enquête sur l’acteur dont il s’est dit par ailleurs “un grand admi­ra­teur”.

Sur le pla­teau de C à vous, Emmanuel Macron a contre­dit la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, qui avait annon­cé ven­dre­di der­nier qu’une “pro­cé­dure dis­ci­pli­naire” serait enga­gée par la Grande Chancellerie de la Légion d’honneur à l’encontre de l’acteur, visé par deux plaintes en France pour viol et agres­sion sexuelle, et mis en exa­men dans l’un des deux cas. L’acteur réfute ces accusations.

“Il y a une chose dans laquelle vous ne me ver­rez jamais, ce sont les chasses à l’homme. Je déteste ça”, a répon­du le chef de l’État sur la chaîne de télé­vi­sion France 5. Le pré­sident de la République s’est dit “grand admi­ra­teur de Gérard Depardieu […], un immense acteur”. “Il a fait connaître la France, nos grands auteurs, nos grands per­son­nages dans le monde entier […] il rend fière la France”, a pour­sui­vi Emmanuel Macron. 

Lire aus­si I Lettre ouverte à Gérard Depardieu : “Tu crées la ter­reur par le rire, tu te fais pas­ser pour un bouf­fon, alors que tu es un roi tout puissant”

Dans la même émis­sion, Rima Abdul Malak avait esti­mé, ven­dre­di, que les pro­pos de l’acteur rap­por­tés dans Complément d’enquête fai­saient “honte à la France”. Dans ces images, dif­fu­sées sur France 2 début décembre, le géant du ciné­ma fran­çais, connu pour avoir inter­pré­té le com­mis­saire Maigret comme Cyrano, mul­ti­plie les pro­pos miso­gynes et insul­tants en s’adressant à des femmes, n’épargnant pas une fillette avec ses pro­pos obscènes.

Emmanuel Macron a jugé, mer­cre­di, que Rima Abdul Malak s’était “avan­cée” en 
par­lant d’une pro­cé­dure qui pour­rait ôter la Légion d’honneur à l’acteur, remise en 1996 par Jacques Chirac. “Il y a par­fois des embal­le­ments sur des pro­pos tenus. Je me méfie du contexte”, a‑t-​il insis­té. “J’ai com­pris qu’il y avait des polé­miques sur des [pas­sages] du repor­tage”, a‑t-​il pré­ci­sé, repre­nant les argu­ments de membres de la famille Depardieu dans une récente tri­bune du Journal du dimanche. Ces dernier·ères, dont l’actrice Julie Depardieu, ont dénon­cé une “cabale” et évoquent “une mise en scène” et des plans de coupe “sus­pects” dans le reportage.

"Présomption d'innocence"

Sur un pos­sible retrait de la Légion d’honneur, le pré­sident a décla­ré que “c’est un Ordre dont [il est] en effet le grand maître, qui n’est pas là pour faire la morale”. “Et donc ce n’est pas sur la base d’un repor­tage ou de telle ou telle chose qu’on enlève la Légion d’honneur à un artiste parce qu’à ce tarif-​là, on aurait enle­vé la Légion d’honneur à beau­coup d’artistes”, a encore sou­li­gné le chef de l’État.

Et de conclure : “Vous pou­vez accu­ser quelqu’un, il y a peut-​être des vic­times, mais il y a aus­si une pré­somp­tion d’innocence qui existe”, crai­gnant sinon de bas­cu­ler dans “l’ère du soup­çon”. Olivier Faure, le patron du Parti socia­liste, a immé­dia­te­ment cri­ti­qué ces pro­pos sur ses réseaux sociaux : “Les vio­lences faites aux femmes grande cause du quin­quen­nat… Ce pré­sident ne croit à rien de ce qu’il annonce, quels que soient les sujets.” 

“Promoteur en chef de la culture du viol”

“Les mots d’Emmanuel Macron au sujet de Depardieu sont encore une fois une insulte au mou­ve­ment de libé­ra­tion de la parole des vic­times de vio­lences sexuelles”, a éga­le­ment taclé sur ses réseaux la dépu­tée éco­lo­giste Sandrine Rousseau. Sophie Bussière, porte-​parole des Écologistes, a dépeint sur ses réseaux un pré­sident de la République “pro­mo­teur en chef de la culture du viol”.

Pour Raphaëlle Rémy-​Leleu, conseillère de Paris et mili­tante fémi­niste, il faut “accep­ter d’affronter cette figure qu’a été Gérard Depardieu, sinon on est en train de dire à toutes les femmes et toutes les filles de ce pays que toutes les insultes, les injures, tout le mépris, toutes les agres­sions sexistes et sexuelles qu’elles subissent, ça ne vau­dra jamais le pré­ten­du talent, la pré­den­tue renom­mée d’un homme”.

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