Le ministre de l'Éducation, Pap Ndiaye, a annoncé par un décret du 9 août, une modification des conditions de recrutement et d'emploi des assistant·es d'éducation. Les surveillant·es auront désormais l'opportunité de signer un CDI, après six ans d'ancienneté. Une nouvelle cependant jugée « insatisfaisante » pour les syndicats.
Suite à une proposition impulsée en 2022 par le groupe socialiste, les conditions de recrutement et d'emploi des assistant·es d'éducation ont été modifiées par un décret du 9 août, publié ce jeudi par le ministère de l'Éducation nationale sur le Journal Officiel.
Une mesure qui concerne des dizaines de milliers de salarié·es considéré·es actuellement comme des agent·es de l'État non titulaires. C’est afin de veiller à la sécurisation du travail et à l'engagement des assistant·es d'éducation (AED), que l'administration française leur donne désormais l'opportunité de signer un contrat à durée indéterminée (CDI), après six ans de contrats à durée déterminée (CDD) et donc de précarité.
Dès le 1er septembre, une partie des 63 000 surveillant·es de l’Hexagone qui justifient au moins six ans d'ancienneté, pourront bénéficier d'une meilleure protection avec l'assurance d'une embauche à long terme. Une aubaine pour ces travailleur·ses qui signaient à la chaîne des CDD pour des périodes allant de un à trois ans.
« CDIsation de la précarité »
Pour la co-secrétaire fédérale du syndicat SUD éducation, Nara Cladera, interviewée par Causette « le décret est une bonne chose dans l'absolu » car il s'agit du résultat de mobilisations de grèves datant du 13 janvier, rares chez les assistant·es d'éducation. Pour cette spécialiste, les surveillant·es sont des agent·es essentiel·les au bon fonctionnement des « bahuts » et « de la vie scolaire », les établissements publics d'enseignement manquant cruellement de conseiller·es principal·es d'éducation. Si le décret souligne l'importance des surveillant·es, il s'agit pour Nara Cladera, d'une mesure toutefois « insatisfaisante », les syndicats demandant une sécurité de l'emploi plus rapide. Le système actuel étant pour elle une « CDIsation de la précarité ». Les syndicats sont susceptibles d'engranger une vague de grèves et d'actions dans les mois à venir.