Une promesse à la loupe. Le candidat communiste Fabien Roussel propose de mettre en place un plan national de formation des professionnel·les de santé sur les maladies et les symptômes spécifiques aux femmes. Une « nécessité » pour Thierry Drilhon, co-fondateur de la fondation Agir pour le Cœur des femmes.
Fabien Roussel souhaite agir sur la santé des femmes. Le candidat PCF s’est engagé à mettre en place, s’il est élu, un plan national pour la formation médico-sociale des professionnel·les de santé sur les maladies et les symptômes spécifiques aux femmes. Ce plan permettra « de lutter contre la médecine centrée sur les hommes » selon le programme du candidat communiste. Les femmes sont encore en effet victimes d'une absence de prise en compte de leur genre dans les études médicales. Pendant des siècles, les femmes ont été exclues des études médicales, ces dernières étant principalement centrées sur les hommes – la médecine présumant pendant longtemps que la seule et unique différence entre les femmes et les hommes était leurs organes reproducteurs. Un manque qui conduit depuis à de fortes inégalités de santé liées au genre.
Former les professionnel·les de santé aux symptômes féminins, comme le souhaite Fabien Roussel, est « absolument nécessaire » pour Thierry Drilhon, co-fondateur de la fondation Agir pour le Cœur des femmes qui se mobilise, depuis sa création en 2020, sur l’urgence de combattre les maladies cardio-vasculaires chez les femmes. « La prévention doit toucher tous les professionnels de santé, insiste Thierry Drilhon. Les pharmaciens, les médecins généralistes, les gynécologues mais aussi les étudiants en médecine… Tous doivent être formés à ces symptômes spécifiques aux femmes. Nous devons évoluer vers des parcours de soins coordonnés en impliquant l’ensemble des acteurs de santé. C’est une urgence épidémiologique et sociétale. »
« Il est important de tenir compte du sexe et du genre en santé »
La mesure découle d'ailleurs du rapport d’analyse rendu par la Haute-Autorité de santé en décembre 2020. Selon les recommandations de cette dernière, « il est important de tenir compte du sexe et du genre en santé ». Le candidat prend notamment l'exemple des infarctus qui, chez les femmes, sont ainsi souvent confondus avec des crises d’angoisse « car leurs symptômes, différents de ceux des hommes, sont considérés comme "atypiques" », rappelle Fabien Roussel dans son programme.
Les symptômes d'un infarctus se traduisent chez la femme par de la fatigue, de l’anxiété, des ballonnements, une sensation de pesanteur entre les seins et une douleur entre les omoplates. Des signes spécifiques aux femmes moins dépistés et un manque de connaissances qui entraînent un retard de diagnostic, une prise en charge tardive et réduisent à l’arrivée les chances de survie. Avec plus de 75 000 décès par ans en France, les maladies cardio-vasculaires sont la première cause de décès chez les femmes.
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