Un petit garçon de 2 ans pourrait être amputé d’une phalange après un accident survenu dans une crèche du réseau la Maison bleue, rapporte Le Parisien.
“On est en colère tout le temps. C’est insupportable. Cet accident n’aurait jamais dû avoir lieu dans cet endroit”, raconte au Parisien Lucie, la maman du garçonnet dont le doigt a été sectionné lors d’un exercice d’évacuation incendie d’une crèche à Montrouge (Hauts-de-Seine). L’établissement, une micro-crèche dite “Montessori”, appartient au groupe privé la Maison bleue. L’enfant de 2 ans y était gardé depuis mars 2022. “Le personnel est compétent. Notre fils s’y trouvait bien et s’y était fait des copains. C’était son petit monde”, poursuit sa maman.
Le 8 décembre dernier, les parents du petit garçon reçoivent un appel de la directrice de la crèche catastrophée. Debout, à côté d’un chariot de jardinage servant à évacuer les bébés assis ou couchés lors de l’exercice, l’enfant a actionné une perche de sa main droite avant de glisser sa main gauche dans le mécanisme. “On voit les tendons”, aurait rapporté la directrice aux parents, précisant que le Samu était en route. L’intervention des secours et une opération sous anesthésie générale plus tard, le petit se retrouve bandé, l’index rattaché au doigt mais sans certitude que la phalange puisse reprendre vie. “Un jour, on m’a même annoncé qu’il fallait fixer une date pour l’amputation”, affirme encore Lucie au Parisien.
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Également parents d'un enfant de 4 mois gardé dans la même micro-crèche et présent le jour de l’accident, Lucie et son conjoint ont porté plainte contre X pour blessure involontaire par personne morale. La Maison bleue a déjà été pointée du doigt par le passé. Troisième opérateur privé de crèches avec cinq cents sites en France, le groupe a été épinglé dans un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales sur les dérives du secteur et par deux livres-enquêtes, Babyzness et le Prix du berceau.
Dans le cadre de ce dernier incident, les services de la protection maternelle et infantile, chargés des contrôles, considèrent que “l’entière responsabilité du gestionnaire la Maison bleue est engagée dans l’achat du chariot”. Un courriel interne a par ailleurs été envoyé à l’ensemble du réseau demandant le retrait de l’engin. Une porte-parole du groupe, citée par Le Parisien, assure cependant que “ce chariot a été directement acheté par la crèche de Montrouge” et que “des sanctions vont être prises”.