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© Marten Bjork

Assurance-chômage : la réforme qui va davan­tage précariser les… précaires

Le gou­ver­ne­ment pré­pare une nou­velle réforme de l'assurance-chômage, dans laquelle les allo­ca­tions évo­lue­raient, à la hausse ou à la baisse, selon le taux de chômage.

Après une pre­mière réforme entrée en vigueur en 2021, le gou­ver­ne­ment veut de nou­veau modi­fier les règles d’indemnisation des demandeur·euses d’emploi. L’ambition : adap­ter la durée de ver­se­ment des allo­ca­tions à la situa­tion éco­no­mique. Si le taux de chô­mage est éle­vé, les règles seront pro­tec­trices, c’est-à-dire que l’indemnisation sera plus longue. En revanche, s’il est bas, la durée d’indemnisation sera rac­cour­cie. Olivier Dussopt, le ministre du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion, voit dans cette trans­for­ma­tion une manière d’« inci­ter tous les deman­deurs d’emploi, les béné­fi­ciaires du RSA à aller vers l’emploi ».

Un point de vue que les syn­di­cats ne par­tagent pas. Dans un cour­rier com­mun daté du 9 sep­tembre, les treize orga­ni­sa­tions ont dénon­cé une « réponse sim­pliste […] qui sous-​entend que le chô­mage est un choix ». À leurs yeux, l’adoption de ce nou­veau sys­tème serait « inef­fi­cace » pour régler les pro­blèmes de pénu­rie de main‑d’œuvre que connaissent plu­sieurs sec­teurs. Pire, les syn­di­cats estiment qu’elle ris­que­rait de pré­ca­ri­ser davan­tage les gens au chô­mage. « Si on coupe les vivres à une per­sonne, il est évident qu’elle va ten­ter par tous les moyens de sur­vivre, s’agace Denis Gravouil, négo­cia­teur de la CGT. Et donc accep­ter un poste pour lequel elle est moins qualifiée. »

Le gou­ver­ne­ment s’inspire du modèle cana­dien dans lequel le mon­tant et la durée des allo­ca­tions varient en fonc­tion du lieu de rési­dence. « Là-​bas, ce sont les tra­vailleurs pré­caires, hybrides ou à temps par­tiel, qui souffrent le plus de cette varia­tion des droits », s’inquiète Denis Gravouil.

Autre hypo­thèse de tra­vail : le 27 sep­tembre, devant la com­mis­sion des affaires sociales de l’Assemblée, qui exa­mine le pro­jet de loi sur l’assurance-chômage, Olivier Dussopt, s’est dit prêt à dur­cir l’accès à l’indemnisation du chô­mage dans le cas d’abandon de poste. « Il y a une faille : un sala­rié qui pro­cède à un aban­don de poste a accès à des condi­tions d’indemnisation plus favo­rables qu’un sala­rié qui démis­sionne », a‑t-​il argué. Rappelons que ces aban­dons de poste – sur les­quels il n'existe pas de sta­tis­tique – sont sou­vent dus au fait que l'employeur refuse une rup­ture conventionnelle.

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