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Marche étudiante organisée sur le campus de Bordeaux le 19 décembre 2018. © Lisa Beaujour

À Bordeaux, les étu­diantes prennent leur sécu­ri­té à bras-le-corps

Il y a d’abord eu le viol de cette étu­diante, le 26 novembre 2018, sur le cam­pus. Puis ce mail de l’université de Bordeaux, dix jours plus tard, qui annon­çait le ren­for­ce­ment des rondes de nuit et conseillait aux étudiant·es de « ne laisse[r] per­sonne ren­trer seul », ou de « tape[r] à l’avance le 17 sur [son] por­table ». Des consignes qui ont fini de mettre le feu aux poudres. Car l’insécurité sur ce cam­pus, qui regroupe plu­sieurs éta­blis­se­ments, est loin d’être une ques­tion nou­velle. En 2007, trois jeunes femmes avaient été vio­lées qua­si­ment au même endroit. En 2017, une étude révé­lait que, sur cinq mille per­sonnes, près de 10 % avaient « été sui­vies lon­gue­ment » et 5 % avaient eu affaire à un exhi­bi­tion­niste. « Les pro­blèmes sont connus depuis des années : manque d’éclairage, de per­son­nel, des lieux vétustes et sou­vent sombres… », dénonce Julie Faivre, vice-​présidente étu­diante de l’université de Bordeaux-Montaigne. 

En décembre, elle et quel­ques autres ont donc lan­cé sur Facebook le groupe Les Campusciennes : on s’y échange des idées pour se défendre ou les pho­tos des rôdeurs qui traînent… « Grâce à nos infor­ma­tions, la police a pu arrê­ter en quelques jours un homme qui sévis­sait depuis 2016 ! » se réjouit iro­ni­que­ment Pauline Verdier, qui a lan­cé, mi-​décembre, une péti­tion (15 000 signa­tures) pour que soient prises des mesures « pré­cises et réelles ». Ce qu’affirment faire l’université de Bordeaux et celle, voi­sine, de Bordeaux-​Montaigne : une camé­ra a été ins­tal­lée, des « marches explo­ra­toires » ont eu lieu en jan­vier, des opé­ra­tions d’élagage et des tra­vaux d’éclairage sont à l’étude… Mais sur cet immense cam­pus – le deuxième de France – qui s’étend sur trois com­munes, cela néces­site du temps et de l’argent. Les étu­diantes entendent donc main­te­nir la pres­sion : fin jan­vier, une nou­velle assem­blée géné­rale s’est tenue pour déci­der des pro­chaines actions. « Peut-​être une grève, évoque Pauline Verdier. Ce qu’on demande, c’est un vrai dia­logue avec l’administration. »  

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