Tous ont participé, de près ou de loin, aux manifestations #BlackLivesMatter qui ont suivi l’assassinat de Michael Brown, ce jeune Noir américain abattu par un policier à Ferguson (Missouri, États-Unis), en 2014. Et tous ont depuis connu une mort violente. Joshua Deandre, 20 ans, a été découvert dans une voiture incendiée, une balle dans la tête, en novembre 2014. Deux ans plus tard, Darren Seals est retrouvé, lui aussi, dans une voiture en feu, le corps criblé de balles. La même année, MarShawn McCarrel, 23 ans, se suicide d’une balle dans la tête. Ce que fera à son tour Edward Crawford, en 2017. Puis en octobre 2018, c’est Danye Jones, le fils d’une activiste antiraciste, que l’on retrouve pendu à un arbre : pour sa mère, il a été « lynché », mais la police, elle, conclut à un suicide. Un mois après, Bassem Masri était retrouvé inanimé dans un bus, après une overdose de médicaments.
Faut-il voir un lien direct entre ces morts ? Pas forcément, estiment les activistes et les observateurs interrogés par Associated Press, dans une enquête publiée fin mars. Mais tous pointent la lenteur des investigations policières et le climat tendu qui régnerait dans cette région du sud des États-Unis. « Tout le monde est très nerveux », confie ainsi le révérend Darryl Gray, qui a eu le plaisir de trouver dans sa voiture un carton contenant un python de près de 2 mètres. « Il se passe quelque chose », abonde l’activiste Cori Bush, citée par Associated Press, qui dit vivre depuis 2014 « le harcèlement, l’intimidation, les menaces et les tentatives de meurtre ». Et si personne ne sait – ou n’ose dire – qui se cache derrière ces menaces, Cori Bush, elle, y voit l’ombre de suprémacistes blancs ou de sympathisants de la police. Police qui, pour l’heure, n’a arrêté personne pour les deux homicides.
![USA: morts suspectes de militants antiracistes 1 shutterstock 79297393](https://www.causette.fr/wp-content/uploads/2020/02/shutterstock_79297393-820x547.jpg)