Capture decran 2024 03 04 a 11.39.09
Capture écran instagram Apameh Schönauer

Sexisme, racisme et âgisme : défer­le­ment de haine à l'encontre d'Apameh Schönauer, la nou­velle miss Allemagne

Peu de temps après son élec­tion en Allemagne, Apameh Schönauer, la gagnante du concours Miss Germany Awards est l’objet d’une vague de cybe­rhar­cè­le­ment sexiste et raciste. 

La nou­velle miss Allemagne, élue le 24 février 2024, est une archi­tecte de métier et mili­tante fémi­niste qui a fon­dé le réseau Shirzan, une asso­cia­tion de lutte pour les femmes oppri­mées. D’origine ira­nienne, elle vit en Allemagne depuis l’âge de 6 ans, rap­porte France Info.

Depuis sa vic­toire, on peut lire des cen­taines d’attaques sur les réseaux sociaux sur son phy­sique (jugé banal ou moche, selon les insultes pri­vi­lé­giées) et son âge (39 ans), ne cor­res­pon­dant pas aux normes de beau­té tra­di­tion­nelles. “Des Miss Allemagne comme ça, j’en vois tous les jours aux rayons fruits et légumes des hyper­mar­chés”, éructe ain­si un inter­naute cité par Madame Figaro. Ces déni­gre­ments s’accompagnent aus­si de nom­breuses insultes racistes, qui font réfé­rence à ses ori­gines ira­niennes et à des sté­réo­types asso­ciés aux femmes per­çues comme “orien­tales” : Boudin orien­tal de 38 ans”, vomit un autre ano­nyme. Ou encore : “Quand tu vois Miss Allemagne 2024, tu com­mences à com­prendre l’immense sagesse des tali­bans en matière de tenues ves­ti­men­taires pour les femmes de leurs contrées.”

Réforme du concours Miss Allemagne

Sur son compte Instagram, Apameh Schöenauer se pré­sente en rap­pe­lant que “Miss Allemagne n’est pas un concours de beau­té, mais un prix pour les femmes qui prennent leurs res­pon­sa­bi­li­tés depuis 2019”. En effet, le concours Miss Germany Awards a été réfor­mé cette année-​là, pour ouvrir la sélec­tion à d’autres cri­tères que stric­te­ment phy­siques, et don­ner ain­si l’opportunité à un plus large nombre de femmes, de 18 à 39 ans, de concou­rir en met­tant en avant leur carac­tère, leur par­cours, et leurs engagements.

Face à cette vio­lence, Apameh Schönauer rap­pelle l’importance de son enga­ge­ment poli­tique : “Ma mis­sion est d’encourager les jeunes filles à deve­nir tout ce dont elles peuvent rêver si [elles] tra­vaille[nt] assez dur pour cela.” Elle publie éga­le­ment une vidéo prô­nant la diver­si­té en réponse à la haine raciste : “Les gars, mon­trons dans les com­men­taires que nous pou­vons célé­brer la diver­si­té : écri­vez dans les com­men­taires vos racines – que ce soit alle­mand, per­san, por­tu­gais, croate, japo­nais, nigé­rian, sud-​africain, aus­tra­lien, bré­si­lien ou autre. Faites-​vous entendre ! 🙌 Ils sont peu nom­breux à répandre la haine – mais ils crient fort. Alors, fai­sons plus de bruit et cou­vrons leurs voix avec de l’amour. Rappel ami­cal : la haine n’est pas une opinion”. 

Si la réforme du concours de Miss Allemagne semble ouvrir la voie à une évo­lu­tion des repré­sen­ta­tions de beau­té, les gagnantes ne sont néan­moins pas exemp­tées ni pro­té­gées de la vio­lence des sté­réo­types racistes et sexistes. En France aus­si, des miss raci­sées ont déjà été vic­times de racisme. En décembre der­nier, c’était cette fois à cause de ses che­veux courts qu’ève Gilles, Miss Nord-​Pas-​de-​Calais, avait été cyberharcelée.

Lire aus­si l Miss France : un micro-​engagement pour un giga cyberharcèlement

Partager
Articles liés

Inverted wid­get

Turn on the "Inverted back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.

Accent wid­get

Turn on the "Accent back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.