Mercredi, Zooey Zephyr, la première élue ouvertement transgenre du Montana, a été interdite de siéger à la Chambre des représentants de son État jusqu'à la fin de la semaine prochaine sur fond de polémique autour d'une loi restreignant les parcours de transition des mineur·es.
Zooey Zephyr, la première élue ouvertement transgenre du Montana (États-Unis), a été interdite mercredi de siéger à la Chambre des représentants de son État jusqu'à la fin de la session parlementaire, prévue à la fin de la semaine prochaine.
La jeune démocrate de 34 ans s'est attirée les foudres des républicain·es, qui dominent la Chambre des représentants du Montana, pour avoir dit que ces dernie·ères allaient avoir du « sang sur les mains » s'ils et elles votaient une loi empêchant les mineur·es trans d'avoir accès à des soins lors d'une transition de genre, rapporte CNN. Cette loi, finalement votée la semaine dernière, vise à interdire l'accès des enfants aux bloqueurs de puberté, aux hormones et à la chirurgie d'affirmation de genre. Elle se trouve désormais dans les mains du gouverneur républicain de l'Etat, Greg Gianforte.
L'élue est seulement autorisée à voter à distance, mais ne peut pas prendre part aux débats. « Il nous reste une semaine et demi de session, et nous allons traiter de sujets importants. Pour toutes les lois qui vont être votées, il va y avoir 11.000 habitants du Montana dont le représentant manque à l'appel, qui ne peut pas porter leur voix », a déclaré Zooey Zephyr à CNN dans la foulée de son interdiction.
« Un clou dans le cercueil de la démocratie »
Selon Sue Vinton, la leadeuse des républicain·es au sein de la Chambre des représentants de cet État de l'ouest des États-Unis, Zooey Zephyr a « encouragé la perturbation continue de notre organe législatif et mis en danger les législateurs et les personnes y travaillant », en raison des mobilisations de soutien qui se sont tenues devant la Chambre. « La liberté au sein de notre Chambre implique d'obéir à toutes ses règles, y compris celles faisant partie du décorum, de la bienséance », a‑t-elle ajouté.
L'élue démocrate, qui a eu le droit de parler pendant cinq minutes après la décision de l'exclure de la Chambre, a affirmé que les républicain·es utilisaient l'argument du décorum comme « un outil d'oppression » et que le fait de l'empêcher de s'exprimer jusqu'à la fin de la session parlementaire était « un clou dans le cercueil de la démocratie ». « Mais vous ne pouvez pas tuer la démocratie aussi facilement », a‑t-elle conclu. En réaction, jeudi, plus de 50 législateur·rices LGBTQIA+ et allié·es ont signé un texte diffusé sur Twitter apportant leur soutien à Zooey Zephyr. Cette dernière a affirmé, sur le réseau social, continuer à travailler autant qu'elle le peut étant donné cette « situation antidémocratique ».