Lundi, le parlement ukrainien a ratifié la Convention d'Istanbul sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique. Un geste salué par la communauté internationale, à l'heure où, en temps de conflit avec la Russie, les filles et les femmes ukrainiennes sont les plus vulnérables.
Les droits des femmes avancent en Ukraine. En pleine guerre avec le Russie, le parlement ukrainien, la Rada, a ratifié lundi la Convention d'Istanbul sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique. Ce texte, qui établit des normes minimales à l’intention des États d’Europe en matière de prévention, de protection et de poursuites judiciaires, avait été signé le 7 novembre 2011 par le pays mais n'avait pas encore été ratifié.
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« Il a fallu 11 ans et 3 présidents pour que l'Ukraine ratifie la Convention d'Istanbul. Le président Zelensky et tous les députés qui ont voté pour permettent de couper un nouveau cordon qui rattachait l'Ukraine à la Russie. C'était la meilleure chose à faire. Les Ukrainiens méritent d'être en sécurité », s'est félicité Sergiy Kyslytsya, ambassadeur ukrainien à l'ONU, sur Twitter.
« L'Ukraine a ratifié la Convention d'Istanbul. Il s'agit d'un événement historique qui va nous amener encore plus vite au sein de l'Union européenne. Je remercie mes collègues de continuer à avoir confiance dans les valeurs européennes, comme les droits de l'homme qui sont d'une importance capitale », a renchéri Oleksandr Korniyenko, premier vice-président de la Rada. Les deux hommes voient donc dans cette ratification une étape de plus dans la volonté de l'Ukraine d'intégrer l'Union européenne. Selon Clément Beaune, ministre délégué chargé de l'Europe, la requête du pays fait l'objet d'un « consensus total » au sein des membres de l'UE. Mais le processus est « long », a‑t-il précisé, ajoutant que « l'Ukraine ne sera pas demain matin membre de l'Union européenne. » Son statut de pays-candidat doit être « confirmé jeudi ou vendredi ».
« Les femmes et les filles sont particulièrement vulnérables en période de conflit »
Dans un communiqué du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, la France « salue la ratification par la Rada ukrainienne de la convention du Conseil de l’Europe […] alors que les femmes et les filles sont particulièrement vulnérables en période de conflit ».
Amnesty International souligne également que « cette décision arrive à point nommé, à l’heure où émergent des signalements et des allégations selon lesquels des Ukrainiennes sont victimes de violences sexuelles dans les territoires occupés par la Russie. » L'ONG appelle à « une mise en œuvre dans les meilleurs délais » afin de permettre aux autorités ukrainiennes de « lutter contre ces atrocités, mais aussi de rassurer les victimes et leur donner la confiance requise pour demander justice ».
La Convention d'Istanbul est entrée en vigueur dans 35 pays. La Turquie, où le texte était appliqué depuis le 1er août 2014, a annoncé l'année dernière vouloir se retirer du texte. Une sortie effective depuis le 1er juillet 2021.
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