Face aux lois restrictives des autorités talibanes réduisant les droits des femmes en Afghanistan, de nombreuses militantes féministes exhortent les Nations unies à criminaliser la ségrégation fondée sur le genre.
La femme politique Hillary Clinton, le prix Nobel de la paix Malala Yousafzai, ou l’auteure et célèbre féministe Gloria Steinem appellent, dans une lettre publiée ce vendredi, les Nations unies à criminaliser la ségrégation fondée sur le genre.
La lettre, signée également par d’importantes militantes afghanes, vise à alerter sur le sort des Afghanes, alors que la communauté internationale voit, impuissante, les autorités talibanes durcir leurs restrictions imposées aux femmes, deux ans après leur retour au pouvoir.
“L’échec à codifier pénalement l’apartheid fondé sur le genre accentue un vide en matière de responsabilité, laissant les victimes et les survivantes sans solution ni réparations”, souligne le texte, initié par l’Atlantic Council, organisation basée à Washington, et le Global Justice Center, basé à New York.
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Des lois restrictives
Depuis leur reprise du pouvoir en août 2021, les autorités talibanes n’ont cessé d’imposer des lois restrictives réduisant au fur et à mesure les droits des femmes et des filles. Les talibans avaient promis de respecter les droits humains, que les femmes pourraient « travailler dans le respect des principes de l’islam » et « recevoir une éducation du primaire à l’université ».
Cette politique des talibans offre "une illustration parfaite" du besoin d'avoir un outil pour poursuivre de tels faits, estime la lettre. Les signataires demandant à ce que le texte d'un traité sur les crimes contre l'humanité, actuellement en discussion, inclut la ségrégation fondée sur le genre.