Le 24 janvier, les grand·es électeur·trices de l'Italie voteront pour remplacer le président Sergio Mattarella. « Le temps est venu d'élire une femme », ont lancé dans une tribune des personnalités de premier plan.
C'est une tribune publiée le 3 janvier dans La Stampa, quotidien de gauche édité à Turin. Intitulée « Ayez maintenant le courage : une femme à la Colline », elle propose qu'une femme soit élue pour la première fois présidente de la république italienne – la Colline étant ici celle du Quirinal, à Rome, où trône le palais présidentiel.
« Le temps est venu d'élire une femme. […] Cette tribune n'est pas l'endroit où lister des noms [de potentielles candidates, ndlr], mais beaucoup de femmes ont obtenu l'estime, la confiance, l'admiration dans les responsabilités publiques qui sont les leurs et nous nous refusons de penser que ces femmes n'aient pas le charisme, les compétences, les capacités et l'autorité nécessaires à la plus haute forme de représentation et de reconnaissance », plaident les quinze femmes signataires. Parmi elles, des autrices (Dacia Maraini, Edith Bruck, Silvia Avallone, Melania Mazzucco, Lia Levi, Mirella Serri, Stefania Auci, Serena Dandini), des réalisatrices ou metteures en scène (Liliana Cavani, Andrée Ruth Shammah), des actrices (Luciana Littizzetto, Sabina Guzzanti), une femme politique Michela Murgia, la militante féministe Mariolina Coppola et la chanteuse Fiorella Mannoia.
Garant·e de la constitution
Ces intellectuelles prennent en exemple certains voisins européens – Allemagne, Grande-Bretagne, Autriche, Belgique, Danemark, Islande, Norvège, Finlande – qui ont déjà fait accéder des femmes à la fonction suprême de l'État. En Italie, pays sous régime parlementaire, le rôle du ou de la chef d'État est celui de garant·e de la constitution et des institutions, sans pouvoir exécutif, qui est dévolu au poste de premier·ère ministre. Un poste honorifique et de représentation, élu au suffrage indirect via une collège de 1008 grand·es électeur·trices (parlementaires et délégué·es régionaux). Les présidents de la République sont donc au-dessus de la mêlée partisane, choisis pour leur sagesse et leur capacité de rassemblement, et sont généralement très populaires. Ainsi de Sergio Mattarella, l'actuel président de 80 ans, qui fut juge de la Cour constitutionnelle avant d'être élu en 2015.
Selon Courrier international, il semblerait néanmoins difficile à ce que les partis politiques se mettent d'accord sur le nom d'une femme le 24 janvier, jour du vote des grand·es électeur·trices.