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Ayesha Malik © Capture d'écran du compte Youtube du média Géo News

Ayesha Malik, pre­mière femme nom­mée à la Cour suprême du Pakistan

La nomi­na­tion de la juge de 55 ans est une pre­mière dans l’histoire du Pakistan. 

C'est une nomi­na­tion his­to­rique. Avec cinq voix favo­rables sur neuf, Ayesha A. Malik a été nom­mée le 6 jan­vier der­nier à la Cour suprême, la plus haute com­mis­sion judi­ciaire du Pakistan a infor­mé The Guardian. La nomi­na­tion de la juge de 55 ans, une pre­mière dans l’histoire de ce pays pro­fon­dé­ment patriar­cal, pour­rait ouvrir la voie à d’autres femmes dans le domaine juri­dique. « Dans le pas­sé, les femmes ont été empê­chées de deve­nir juges en chef de leurs hautes cours res­pec­tives, et le fait que nous n’ayons pas eu une seule femme à la Cour suprême jusqu’à pré­sent illustre qu’il y a effec­ti­ve­ment une miso­gy­nie pro­fon­dé­ment ancrée dans la fra­ter­ni­té juri­dique », a décla­ré l’avocate pakis­ta­naise Imaan Mazari-​Hazir dans le quo­ti­dien britannique. 

« Un moment impor­tant et déci­sif pour notre pays »

La déci­sion inédite, sou­te­nue par le pré­sident de la Cour suprême, Gulzar Ahmed, a été lar­ge­ment saluée par les défen­seurs et défen­seurs de la lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans le pays. Maleeka Bokhari, la secré­taire par­le­men­taire pour le Droit et la Justice, s’est ain­si féli­ci­tée de la nomi­na­tion d’Ayesha Malik repré­sen­tant pour elle « un moment impor­tant et déci­sif pour notre pays », avant de saluer « les pla­fonds de verre qui se brisent »

Ayesha Malik, qui fait par­tie de l’Association fémi­niste inter­na­tio­nale des femmes juges, a consa­cré sa car­rière à la défense des droits des Pakistanaises. Elle s’était notam­ment fait connaitre en 2020 en fai­sant inter­dire les tests de vir­gi­ni­té sur les femmes ayant subi un viol grâce à une déci­sion prise lorsqu'elle était juge à la haute cour de Lahore, qui a fait juris­pru­dence. Ayesha Malik avait alors décla­ré à ce sujet qu'il s'agissait d'« une pra­tique humi­liante, qui est uti­li­sée pour jeter la sus­pi­cion sur la vic­time, au lieu de se concen­trer sur l’accusé et le viol ». 

La nomi­na­tion d’Ayesha Malik à la Cour suprême est d’autant plus his­to­rique que l’an der­nier, la juriste s’était confron­tée au refus total de la com­mis­sion judi­ciaire. Cette année, un groupe d’avocats et de juges avait mena­cé de se mettre en grève si Ayesha Malik venait à être nom­mée à la Cour suprême, arguant qu’elle déro­geait aux règles en matière d’ancienneté – la juge ne fai­sant pas par­tie des trois pre­miers juges seniors de Lahore où elle siège néan­moins depuis dix ans. Malgré cette levée de bou­cliers, Ayesha Malik siè­ge­ra donc pro­chai­ne­ment à la Cour suprême pakis­ta­naise après la confir­ma­tion de sa nomi­na­tion par un groupe parlementaire. 

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