Les termes financiers exacts de l’accord n’ont pas été dévoilés mais le prince Andrew « a l’intention de faire un don important à l’organisation de Virginia Giuffre qui soutient les droits de victimes » d’agressions sexuelles.
Le prince Andrew échappera finalement au procès civil devant la justice américaine. Un accord à l’amiable a récemment été conclu entre le deuxième fils d’Elizabeth II et Virginia Giuffre. L’Américaine âgée de 38 ans, principale accusatrice du multimillionnaire et criminel sexuel Jeffrey Epstein (retrouvé pendu dans sa cellule en août 2019), qui poursuivait le duc d’York de 61 ans au civil pour agression sexuelle a finalement renoncé, ont annoncé ses avocat·es, mardi 15 février.
Virginia Giuffre affirmait avoir été forcée par Jeffrey Epstein et Ghislaine Maxwell (condamnée en décembre 2021 pour avoir facilité et pris part au trafic sexuel de mineures) à avoir eu par trois fois des rapports sexuels avec le Prince Andrew en 2001, alors qu’elle n’avait que 17 ans. Le prince a toujours nié avoir eu des relations sexuelles avec la jeune femme et avait même affirmé « n’avoir aucun souvenir » de l’avoir rencontrée, et ce, malgré l’existence d’une photographie datant de 2001 le montrant tenant la jeune Virginia par la taille, en présence de Ghislaine Maxwell.
Volte-face
C’est « une volte-face remarquable pour Andrew, qui avait promis de se battre pour laver son nom devant la justice », pointe The Guardian le 15 février. La justice américaine avait en effet estimé recevable, début janvier, la plainte déposée par Virginia Giuffre contre le prince à l’été 2021 – le procès au civil aurait dû se tenir à l’automne 2022.
Lire aussi I Affaire Epstein : le prince Andrew n'échappera pas à la justice américaine
Dans un communiqué commun, Virginia Giuffre et le prince Andrew précisent que ce dernier « n’a jamais eu l’intention de dénigrer la personne de Mme Giuffre et reconnaît qu’elle a souffert en tant que victime d’abus et cible d’attaques publiques injustes. » Dans cette note d’une page, il n’est jamais fait mention ni des accusations de Virginia Giuffre ni des dénégations de ce dernier. Le prince Andrew « regrette » toutefois « son association avec M. Epstein ». Il était effectivement resté proche du magnat financier et ce même après la condamnation d’Epstein en 2009 pour avoir sollicité une prostituée mineure.
Don important à l’association de Virginia Giuffre
Les termes financiers exacts de l’accord n’ont pas été dévoilés, mais selon le document judiciaire, le prince Andrew s’est engagé à verser un « don important à l’organisation [Speak Out, Act, Reclaim, ndlr] de Virginia Giuffre qui soutient les droits des victimes » d’agressions sexuelles selon le journal britannique. L’avocate Lisa Bloom, qui représente huit des victimes de Jeffrey Epstein, a réagi estimant que « Virginia a accompli ce que personne d’autre n’aurait pu faire : amener le prince Andrew à arrêter ses bêtises et à se ranger du côté des victimes de violences sexuelles. Nous saluons son étonnant courage. »
De l’autre côté de l’Atlantique, l’accord a été accueilli avec soulagement par la famille royale britannique qui craignait qu’un procès public au civil ne ternisse le jubilé de platine de la reine qui célébrera en juin ses soixante-dix années de règne. Pour autant, le prince Andrew aura bien du mal à redorer son royal blason. La réputation du prince « sera à jamais ternie par ce [potentiel] procès au civil pour agression sexuelle. Je ne peux pas croire qu’il va reprendre ses activités avec les autres membres de la famille royale », a estimé Joe Little, rédacteur en chef du Majesty Magazine, cité par The Daily Telegraph.
Lire aussi I Affaire Epstein : un accord scellé protège-t-il le prince Andrew ?