Droit de réponse de l’organisme d’adoption Les Enfants de Reine Miséricorde

À la suite de la publi­ca­tion de notre enquête « "Les Enfants de Reine de Miséricorde" : un scan­dale de l’adoption en Éthiopie » l’organisme d’adoption Les Enfants de Reine Miséricorde nous a fait par­ve­nir le droit de réponse suivant :

"Le jour­nal Causette ( juin 2021) met gra­ve­ment en cause notre orga­nisme d’adoption « Les Enfants de Reine de Miséricorde (ERM) » en titrant « scan­dale de l’adoption en Éthiopie » et en publiant des témoi­gnages de cas par­ti­cu­liers, concer­nant des adop­tions en Éthiopie réa­li­sées par notre intermédiaire.

Certains élé­ments du repor­tage révèlent une mécon­nais­sance pro­fonde des pro­cé­dures d’adoption. Organisme auto­ri­sé pour l’adoption par le Ministère des Affaires Étrangères fran­çais, ERM ins­crit sa mis­sion dans le strict res­pect des exi­gences légales en vigueur aux niveaux natio­nal et inter­na­tio­nal ain­si que dans la plus grande éthique. En Éthiopie comme dans tous pays, la déci­sion de rendre un enfant adop­table est de la res­pon­sa­bi­li­té sou­ve­raine des auto­ri­tés. Seules ces auto­ri­tés peuvent éta­blir, après enquête, l’histoire de l’enfant et déci­der de le pro­po­ser à l’adoption. Ce sont ces docu­ments qui sont remis aux orga­nismes d’adoption et ces der­niers ne sont pas auto­ri­sés à exer­cer le moindre contrôle. Toutes les adop­tions par ERM ont fait l’objet d’un juge­ment par le tri­bu­nal d’Addis Abeba et sont par­fai­te­ment légales. En outre l’ensemble est sur­veillé par le Ministère des Affaires Étrangères et les adop­tions sont sou­mises à la Justice fran­çaise. La loi éthio­pienne ne per­met pas l’abandon d’un enfant (sauf cas de parents sidéens). C’est pour­quoi des parents ont pu par­fois se faire pas­ser pour décé­dés ou dis­pa­rus, à l’insu des auto­ri­tés et à notre insu, afin de per­mettre une adop­tion, dans ce pays où aucune aide sociale n’est dis­po­nible pour une famille en situa­tion de détresse. L’absence d’état civil en Éthiopie a faci­li­té de telles pra­tiques. La déci­sion de confier un enfant à l’adoption n’en est pas moins réelle et s’est véri­fiée dans la quasi-​totalité des cas où la famille bio­lo­gique a pu être retrou­vée. ERM est tenue par le secret impo­sé par la Loi et ne peut donc appor­ter les réponses concrètes aux cas décrits par Causette.

ERM a tou­jours fait preuve de vigi­lance et amé­lio­ré sans cesse ses pra­tiques au fil des ans : insis­tance à recueillir l’histoire des enfants auprès des ser­vices sociaux ; arrêt des adop­tions d’enfants pro­ve­nant des orphe­li­nats d’Addis-Abeba après décou­verte d’anomalies ; échanges avec lesau­to­ri­tés éthio­piennes qui ont fait évo­luer leurs pro­cé­dures ; mise en place de par­rai­nages pour trou­ver des solu­tions locales chaque fois que pos­sible (aujourd’hui encore 1 070 enfants éthio­piens sont par­rai­nés) ; orga­ni­sa­tion de voyages enca­drés « retour en Éthiopie » avec des adop­tés (une cen­taine). ERM a été inter­pel­lée par des familles adop­tives disant que leurs enfants leur par­laient de parents bio­lo­giques tou­jours vivants. Gilbert Bayon, alors pré­sident d’ERM, a pris l’initiative à par­tir de 2004, par ses nom­breux voyages, de faire des recherches sur les ori­gines éthio­piennes des jeunes adop­tés pour ten­ter de réta­blir la véri­té et trans­mettre aux familles les infor­ma­tions qu’il avait obte­nues sur place. C’est ain­si qu’ERM a retrou­vé la maman bio­lo­gique de Julie Foulon dès 2007 et en a infor­mé ses parents adop­tifs. Le jour­nal Causette s’est lais­sé détour­ner de la véri­té par cette jeune femme dont les témoi­gnages sont en contra­dic­tion totale avec les preuves dont nous dis­po­sons. Comment ima­gi­ner que ses membres se seraient mobi­li­sés avec autant d’énergie pour aider aux retrou­vailles avec des familles bio­lo­giques si ERM avait quelque chose à dis­si­mu­ler dans le scan­dale dont on l’accuse ?

L’article de Causette porte aus­si un grave pré­ju­dice aux 1 575 enfants d’origine éthio­pienne adop­tés par ERM rece­vant avec dou­leur de tels pro­pos des­truc­teurs lais­sant croire qu’ils ont été vic­times d’un tra­fic orga­ni­sé. Nous leur expri­mons notre soli­da­ri­té et notre com­pas­sion. N’oublions pas que toute adop­tion repose au départ sur un vécu tra­gique, mala­die, acci­dent, décès, aban­don, source de souf­frances pour les jeunes adop­tés, comme pour leurs familles adop­tives et bio­lo­giques. Nous sommes conscients que les ques­tions dépassent par­fois les infor­ma­tions que nous par­ve­nons à réunir. Pour autant, notre asso­cia­tion s’est tou­jours impo­sé une grande exi­gence éthique et mérite d’être recon­nue pour l’aide qu’elle apporte encore avec bien­veillance aux familles et aux jeunes qui s’adressent à elle."

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