Ruth Bader Ginsburg a beau avoir 85 ans et paraître toute frêle, elle est l’une des femmes les plus influentes du monde. Pionnière féministe, juge à la Cour suprême, icône de la pop culture, son parcours ascensionnel (très américain !) est au cœur de ce documentaire stimulant.
R comme résolue
« Ma mère m’a dit d’être une dame, cela signifiait être soi-même, être indépendante. » Pas évident quand on naît, comme Ruth Bader Ginsburg, en 1933 à Brooklyn et que l’on est d’un tempérament discret. Forte de ce conseil maternel, ce bout de femme au chignon impeccable, mariée toute jeune et mère de deux enfants, n’a jamais rien lâché, néanmoins. Fidèle à un autre précepte : « La colère est une perte de temps. » Son verbe choisi, son intelligence redoutable et ses compétences juridiques (elle a été major de sa promo à l’université de Columbia) lui ont permis, ainsi, d’accéder aux plus hautes fonctions. À savoir juge à la Cour suprême, depuis 1993.
B comme bosseuse
Pour cela, il lui a fallu bosser ! Certes, le documentaire de Betsy West et Julie Cohen, classique mais rythmé, la présente en famille ou pendant ses séances de sport (à 85 ans…). Bienveillante, futée. Mais c’est quand même sa lutte inlassable pour les droits des femmes (et contre toute forme d’inégalités) qui éclaire le mieux sa personnalité. Les histoires de ses client·es, lorsqu’elle était avocate dans les années 1970 et plaidait devant une Cour suprême exclusivement composée d’hommes blancs, sont inoubliables. De même que sa pugnacité tranquille, qui a fait avancer comme jamais alors l’égalité homme-femme aux États-Unis.
G comme gagnante
Des convictions qu’elle continue de défendre en 2018, toujours aussi paisible… et dissidente. Raison pour laquelle cette frêle mamie est devenue une icône de la pop culture à l’heure de #MeToo et des dérives « trumpistes ». « Wonder Woman », « Notorious RBG » : tels sont les surnoms dont l’affublent ses fans sur Twitter et Tumblr à chacun de ses coups d’éclat ! Elle en sourit. Forte, peut-être aussi, du respect exceptionnel que feu son mari, le délicieux Marty, lui a voué pendant leurs cinquante-six années de vie commune.
RBG, de Betsy West et Julie Cohen.