
Jeanne d’Arc entendait des voix, Hildegarde avait des visions. Dieu lui révélait ses secrets sur la nature et ses pouvoirs. Un trésor qu’elle a partagé pour guérir ou préconiser une hygiène de vie qu’aujourd’hui encore on reconnaît comme juste et saine.
Elles sont extrêmement rares, ces femmes du lointain Moyen Âge occidental dont l’œuvre résonne encore aujourd'hui. En Allemagne, des pharmacies portent son nom et des livres reprenant ses méthodes pour une alimentation équilibrée font encore un tabac en librairie. Certes, son nom apparaît aujourd’hui sur les linéaires de nos magasins bio pour vendre des tisanes, mais qui, en France, connaît Hildegarde de Bingen, abbesse contemporaine des croisades et de Barberousse, médecin, musicienne (elle a composé plus de soixante-dix symphonies) et écrivaine ?
Longtemps, la vie d’Hildegarde s’est limitée à l’espace clos du monastère de Disibodenberg, dans la vallée de la Nahe, en Rhénanie. Il aurait pu en être ainsi jusqu’à la fin. Il en fut tout autrement. Née en 1098, la petite fille a 8 ans quand elle est confiée à la nonne Jutta, fille du comte de Sponheim, pour suivre une éducation religieuse rigoureuse. Elle a des dispositions particulières. Depuis son plus jeune âge, elle est la proie de visions, de prémonitions et de[…]