Elle a réussi à s’affranchir de la condition à laquelle la condamnait son sexe. Violée à l’âge de 17 ans, Artemisia Gentileschi peint des héroïnes vengeresses et rebelles qui lui ressemblent. Une maîtrise consommée de l’art qui lui vaut d’être la première femme artiste à être admise à l’Académie de dessin à Florence.
Rome, début du XVIIe siècle. L’histoire commence dans les ruelles d’un quartier coupe-gorge de la ville qui abrite une foule de peintres et de sculpteurs venus de toute l’Europe. Des hommes qui, souvent, se jalousent et se haïssent. Rixes, menaces et meurtres hantent ces bas-fonds où des factions rivales manient l’épée chaque soir. Cette violence virile est tout ce que connaît Artemisia Gentileschi, qui grandit dans un univers dont les femmes sont absentes. « Je viens d’un monde où le poignard, le poison et le pinceau se rencontrent dans les mêmes mains », écrira‑t‑elle. L’adolescente a perdu sa mère, morte en couches quand elle n’avait que 12 ans. Au côté de ses frères, elle est[…]