Mise en ligne le 23 juillet, la pétition a été lancée à la suite des révélations du Canard Enchaîné sur la condamnation pour violences intrafamiliales du policier qui avait pris la plainte de Chahinez Daoud, 39 ème féminicide de l’année.
Ces militantes féministes estiment que « connaître l’ampleur du phénomène » des violences envers les femmes et/ou les enfants commises par les forces de l’ordre, « est une question de vie ou de mort ». Le collectif Abandon de famille – tolérance zéro, Osez le féminisme, l’Union nationale des familles de féminicides et 9 autres associations se sont rassemblées pour lancer une pétition, le 23 juillet, pour demander à ce que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin se saisisse du sujet et impulse une enquête nationale. Près de 25 000 personnes l’ont d’ores-et-déjà signée.
Ce sont les révélations du Canard Enchaîné, le 20 juillet dernier, sur le policier qui avait pris la plainte en mars 2021 de Chahinez Daoud, brûlée vive en pleine rue à Mérignac (33) par son ex-conjoint qui ont mené ces différentes associations à se mobiliser : l’hebdomadaire affirmait en effet que ce policier avait lui-même, quelques mois auparavant, été condamné à huit mois de prison avec sursis pour « violences habituelles » sur son épouse. Sa hiérarchie, mise au courant de sa condamnation, avait alors décidé de le placer… à l’accueil des plaintes, et donc le mettre en contact avec des victimes de violences conjugales, en attendant une commission de discipline. Or, la plainte de Chahinez Daoud n’avait jamais été transmise au parquet, comme l’a établi la mission d’enquête interministérielle qui a été mise sur pieds après le meurtre de la jeune femme. Les associations pointent également les informations du livre-enquête de Sophie Boutboul, Silence, on cogne, dans lequel la journaliste démontrait à l’aide de nombreux témoignages d’ex-compagnes victimes de policiers l’omerta du milieu et l’esprit de corps qui protège les auteurs de ces violences.
Il devient donc urgent, aux yeux des pétitionnaires, de diligenter « une enquête exhaustive pour connaître le nombre de policiers et gendarmes mis en cause dans des affaires de violences (physiques, psychologiques, économiques, administratives et sexuelles) faites aux femmes et/ou enfants, et à quels postes ces auteurs sont actuellement affectés ». Pour l’heure, le ministère de l’Intérieur, qui a annoncé une nouvelle série de mesures pour améliorer le travail des forces de l’ordre dans le traitement des violences conjugales et ainsi éviter des féminicides, n’a pas réagi à la pétition.
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