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Les inéga­li­tés femmes-​hommes coûtent 118 mil­liards d’euros par an, selon une étude de la Fondation des femmes

La Fondation des femmes a dévoi­lé ce 2 mars sur France Inter les résul­tats d’une éva­lua­tion du coût glo­bal des inéga­li­tés et des vio­lences en France. Les chiffres sont vertigineux.

Combien coûtent chaque année en France les inéga­li­tés entre les femmes et les hommes ? 118 mil­liards, selon une étude revé­lée ce 2 mars par la Fondation des femmes sur France Inter. Certes, la marge d’incertitude existe, la fon­da­tion a d’ailleurs pro­po­sé deux four­chettes (une haute de 118 mil­liards donc et une basse de 102 mil­liards), compte tenu du manque de don­nées notam­ment dans le sec­teur de la san­té. mais dans les deux cas, ces chiffres donnent le tour­nis. L’étude, réa­li­sée par les cher­cheuses Ginevra Bersani et Lucile Peytavin, de l’association Genre & Statistique, vise à esti­mer le coût des inéga­li­tés liées au patriar­cat à titre col­lec­tif et indi­vi­duel en com­pi­lant des don­nées brutes pro­duites par des orga­nismes offi­ciel (INSEE), des études pro­duites par des orga­nismes de recherche (INSERM) et des rap­ports administratifs.

L’étude s’est d'abord inté­res­sée au coût que repré­sentent les vio­lences faites aux femmes. Sur la ques­tion des vio­lences conju­gales, le coût atteint les 3,6 mil­liards d’euros. Un chiffre qui engobe les frais directs, c’est-à-dire les frais médi­caux pour les vic­times, les dépenses liées à l’accueil et à l’accompagnement des vic­times mais aus­si des auteurs de vio­lences ou encore l’hébergement. Ce chiffre colos­sal concerne aus­si les consé­quences sociales indi­rectes comme la perte de rému­né­ra­tion, le recours aux aides sociales ou encore la dou­leur et ses pré­ju­dices ain­si que l’impact sur les enfants.

Estimation du coût indi­vi­duel d'un viol pour une victime

L'étude cal­cule aus­si le coût de l’ensemble des com­por­te­ment virils poten­tiel­le­ment dan­ge­reux. Le chiffre est édi­fiant : 89,3 mil­liards d’euros par an. Une esti­ma­tion basée sur la sur­re­pré­sen­ta­tion des hommes dans les com­por­te­ments dan­ge­reux tel que les homi­cides, les viols, la délin­quance ou encore l’insécurité rou­tière. À cela s’ajoutent les coûts de jus­tice et le finan­ce­ment des forces de l’ordre, ain­si que l’impact sur la san­té des vic­times. Les crimes et délits sexuels (hors famille) coûtent 17,8 mil­liards par an. À titre indi­vi­duel, un viol coûte à la vic­time 810 000 euros (esti­ma­tion haute) et 60 000 euros (esti­ma­tion basse), selon l’étude.

L’étude de la Fondation des femmes s’est aus­si pen­chée sur le prix des inéga­li­tés pro­fes­sion­nelles, qui dési­gnent les dif­fé­rences de trai­te­ment entre les femmes et les hommes en termes d’accès à l’emploi, à la for­ma­tion, à la mobi­li­té et à la pro­mo­tion ain­si qu’en termes d’égalité sala­riale. Le manque à gagner pour la socié­té est de 22 mil­liards d’euros selon l’étude. « Si l’on fai­sait dis­pa­raître l’écart entre le taux d’emploi des femmes et celui des hommes, on éco­no­mi­se­rait ce mon­tant abso­lu­ment colos­sal », assure Lucile Peytavin à France Inter. À titre indi­vi­duel, le manque à gagner pour une femme est de 5 424 euros par an. L’étude est allée plus loin en cal­cu­lant le manque à gagner au moment de la retraite qui est pour les femmes de 9 348 euros par an – un chiffre qui repré­sente le dif­fé­ren­tiel entre les pen­sions des femmes et des hommes.

Enfin, les cher­cheuses ont éga­le­ment cal­cu­lé les dif­fé­rents sur­coûts pour les femmes à l’échelle indi­vi­duelle résul­tant des sté­réo­types de genre. Les résul­tats sont là aus­si édi­fiants : il faut comp­ter 140 euros en moyenne par an pour la contra­cep­tion, 103 euros de sous-​vêtements, jusqu’à 900 euros de pro­duits de beau­té (com­pa­ré à cinq euros pour les hommes), 392 euros d’épilation et 52 euros de coif­fure. Les cher­cheues pre­cisent avoir fait le choix de ne pas inclure les coûts liés aux pro­tec­tions pério­diques (104 euros par an en moyenne ) car « bien que ce soit un coût sup­plé­men­taire pour les femmes, il résulte d’une réa­li­té bio­lo­gique et non d’un effet du patriar­cat ».

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