Alors que le monde universitaire est vent debout contre le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) et les coupes budgétaires radicales qu’il annonce, un domaine de recherche se sent particulièrement menacé par trop de précarité : les études de genre.
Travail gratuit, discrimination, contrats courts… Les chercheuses dénoncent les difficultés rencontrées. Un constat amer alors que ces études, qui analysent les rapports sociaux entre les sexes, n’ont jamais été aussi populaires.
Une de moins. Karine Espineira, chercheuse spécialisée dans les études de genre, se retire du milieu universitaire. Mi-juin, la sociologue pousse un cri de colère sur Twitter, dénonçant un système très précaire. « En huit ans, j’ai obtenu un seul poste de doctorat de quelques mois », proteste la spécialiste dont les travaux portent sur les transidentités, les politiques trans et féministes. Après avoir été auditionnée pour un poste à Paris-VIII, elle n’est pas retenue et claque la porte du monde de la recherche, « épuisée après tant d’années d’efforts ».
Une situation qui semble paradoxale au vu de leur précieux apport dans la lutte contre le sexisme et les inégalités, mais aussi au vu de l’engouement que connaissent les études de genre en France. Au désir croissant des étudiant·es, les[…]