Les organisateur·trices du concours Miss Univers Indonésie auraient demandé aux candidates de se déshabiller pour examiner toute présence de cicatrices, cellulite ou tatouages sur leurs corps.
Hélas, rien ne change dans les concours de Miss. Si on savait depuis belle lurette qu’on y couronnait le sexisme autant qu’une reine de beauté, le harcèlement sexuel vient de mettre un pied sur le podium. Sept jeunes femmes, finalistes du concours Miss Univers Indonésie, ont déposé plainte pour « harcèlement sexuel » contre les organisateur·trices, a rapporté mardi 8 août leur avocate, Melissa Anggraini. Les faits se sont déroulés à Jakarta, lors de la compétition du 29 juillet au 3 août, deux jours avant la cérémonie de couronnement. Selon l’avocate des plaignantes, les organisateur·trices ont demandé aux candidates de se déshabiller intégralement afin d’effectuer un essayage de vêtements. Un passage obligatoire pour espérer rafler la mise et représenter l’Indonésie au concours annuel Miss Univers.
En réalité, les trente jeunes femmes ont passé « des examens physiques », comprenez par là une inspection méthodique de leur corps. D’après les témoignages des candidates, la société qui organise le concours Miss Univers Indonésie, PT Capella Swastika Karya, aurait alors insisté sur la nécessité d’examiner toute présence de « cicatrices, cellulite ou tatouages sur leurs corps ».
Au-delà du fait que ces jeunes femmes aient été obligées de se déshabiller intégralement – cinq des sept plaignantes auraient par ailleurs été photographiées – , cela nous rappelle la dimension sexiste et archaïque de ces concours de beauté. À l’image d’une foire aux bestiaux, où le bétail est examiné sous toutes les coutures avant d’être vendu, les corps de ces jeunes femmes ont été scrutés et jugés sur des standards de beauté particulièrement étroits et inatteignables. Des corps où la cellulite n'a, par exemple, pas la moindre place.
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