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Le 7 juillet, sur les grilles du parvis de l'église de la Madeleine à Paris, à la suite de l'appel du collectif Nous Toutes pour manifester contre ces nominations. © A.T.

Darmanin à l’Intérieur et Dupond-​Moretti à la Justice : des nomi­na­tions qui passent mal

Le réseau social Twitter se déchaîne depuis la nomi­na­tion, hier soir, de Gérald Darmanin, visé par une plainte pour viol, au minis­tère de l’Intérieur, et d’Éric Dupond-​Moretti, l’anti #MeToo des pré­toires, à celui de la Justice. Revue de tweets indi­gnés par ces nomi­na­tions per­çues comme une claque infli­gée aux droits des femmes. 

En 2017, Emmanuel Macron avait fait de l’égalité entre les femmes et les hommes « la Grande Cause de son quin­quen­nat ». Un nou­veau pre­mier ministre et un rema­nie­ment plus tard, que reste-​t-​il de la pro­messe ? Sur Twitter, nombre de commentateur·trices ont acté son enterrement. 

Il faut dire qu’il n’y a pas un mois de ça, le 11 juin, la jus­tice avait rou­vert les inves­ti­ga­tions à l’encontre de Gérald Darmanin à pro­pos de l’accusation de viol dont il fait l’objet. Avant d’en appe­ler à un ras­sem­ble­ment de pro­tes­ta­tion devant l’église de la Madeleine, le len­de­main à Paris, la porte-​parole du col­lec­tif fémi­niste Nous Toutes, Caroline De Haas, a dégai­né par­mi les premières.

La mili­tante est rapi­de­ment rejointe par de nom­breuses fémi­nistes ano­nymes, qui s’inquiètent, avec l’arrivée d’un poten­tiel vio­leur à la tête du minis­tère qui cha­peaute la police, du sort réser­vé dans les com­mis­sa­riats aux futures vic­times de vio­lences sexuelles sou­hai­tant por­ter plainte…

… ou ques­tionnent le deve­nir des pour­suites judi­ciaires à son encontre après cette nomi­na­tion à l’un des minis­tères réga­liens de la République.

On se sou­vient aus­si de la ritour­nelle des potos poli­tiques de Gérald Darmanin quand les accu­sa­tions por­tées à son encontre par Sophie Patterson-​Spatz, en 2018, avaient été média­ti­sées : « Les accu­sa­tions de viol, ça peut détruire une carrière. »

Lors de la pas­sa­tion de pou­voir entre Christophe Castaner et Gérald Darmanin le len­de­main, cer­tains Twittos ne manquent pas de faire remar­quer que l’ex-secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes manque de cohé­rence en applau­dis­sant le nou­veau ministre qui est désor­mais son N+1 direct : Marlène Schiappa est deve­nue, à l’occasion de ce rema­nie­ment, ministre délé­guée char­gée de la Citoyenneté auprès du ministre de l’Intérieur.

Un comble pour le col­lec­tif PayeTaShnek, pour qui la messe est dite. 

Ah, et bien sûr, on ne perd pas de vue qu’en bon sol­dat LR obé­dience conser­va­trice, Darmanin avait, au moment des débats sur le Mariage pour tous, un peu de mal avec les droits des per­sonnes LGBTQ+.

Du côté du nou­veau ministre de la Justice, la twit­to­sphère fémi­niste n’est pas fran­che­ment plus conquise. Tout juste ins­tal­lé au minis­tère de la Justice, l’avocat péna­liste Éric Dupond-​Moretti est, lui aus­si, vive­ment cri­ti­qué par les asso­cia­tions féministes. 

On peut comp­ter sur les membres de Twitter pour res­sor­tir les archives : en 2018, Éric Dupond-​Moretti esti­mait en effet que « #MeToo hys­té­rise le débat public » et décla­rait dans la presse qu’il existe des « “fol­lasses” qui racontent des conne­ries et engagent l’honneur d’un mec qui ne peut pas se défendre, car il est déjà cru­ci­fié sur les réseaux sociaux ». De mul­tiples prises de posi­tion à contre-​courant du mou­ve­ment his­to­rique de libé­ra­tion de la parole des femmes autour des vio­lences sexuelles, qui inquiètent aujourd’hui le Collectif natio­nal pour les droits des femmes.

Le « ténor du bar­reau », ain­si que la presse judi­ciaire aime à l’appeler, a éga­le­ment fait feu de tout bois pour défendre ses clients devant la jus­tice. C’est le métier, nous direz-​vous, mais les archives de la chro­ni­queuse judi­ciaire Marie Barbier au sujet de sa défense de Georges Tron, accu­sé d’agressions sexuelles et de viols, laissent pan­toises aujourd’hui que Dupond-​Moretti est garde des Sceaux. 

Acquitté à l’issue de son pro­cès, son avo­cat Éric Dupond-​Moretti n’avait pas hési­té à uti­li­ser le terme « potiche » pour dési­gner les vic­times. Pas de bol, là, les potiches, c’est bien nous, et on ne peut même pas se lever et se cas­ser à la Haenel.

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