La reconnaissance de ces cancers doit permettre une meilleure indemnisation des malades.
Les cancers du larynx et de l’ovaire provoqués par l’inhalation de poussières d’amiante sont désormais reconnus comme étant des maladies professionnelles, après la publication, dimanche, d’un décret au Journal officiel. Une reconnaissance essentielle puisqu’elle va permettre aux malades “de bénéficier de meilleures possibilités d’indemnisation et d’accompagnement”. “Les travailleurs éligibles peuvent se rapprocher de leur caisse primaire d’assurance-maladie pour déposer une demande d’indemnisation et obtenir une reconnaissance de leur pathologie en maladie d’origine professionnelle”, prévoit le texte.
Cette décision est le résultat d’une enquête publiée en septembre 2022 par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). D’après elle, les cancers du larynx et de l’ovaire sont “sous-déclarés et sous-reconnus” dans le cas de l’exposition professionnelle à l’amiante. Jusque-là, les cancers broncho-pulmonaires et de la plèvre (mésothéliome) étaient les seuls cancers faisant l’objet d’une reconnaissance de maladie professionnelle en lien avec l’exposition à l’amiante.
L’amiante, utilisé pendant plusieurs décennies au cours du XXe siècle dans la construction de bâtiments, est désormais interdit dans de nombreux pays comme la France. Elle reste la deuxième cause de maladies professionnelles et la première cause de cancers d’origine professionnelle. “Du fait de l’utilisation massive de l’amiante en France pendant plus de cent trente ans et de la multiplicité des usages industriels, de nombreux secteurs d’activité, professions et travaux ont été ou sont encore concernés par une exposition professionnelle à l’amiante”, précise l’Anses dans son enquête.