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©Robina Weermeijer

Le Bus du cœur des femmes repart sur les routes pour dépis­ter aux femmes des mala­dies cardio-vasculaires

La Fondation Agir pour le cœur des Femmes lance, ce 9 mars, une nou­velle tour­née de son bus qui tra­ver­se­ra vingt villes de France pour sen­si­bi­li­ser et dépis­ter les femmes pré­caires aux mala­dies cardio-vasculaires. 

Après une pre­mière édi­tion réus­sie en 2021, le Bus du cœur des femmes repart sur les routes de France ce mer­cre­di 9 mars pour une tour­née de vingt villes-​étapes. Vingt étapes pour aler­ter et sen­si­bi­li­ser les femmes aux mala­dies méta­bo­liques, gyné­co­lo­giques et cardio-​vasculaires, mais sur­tout pour dépis­ter les femmes en situa­tion de pré­ca­ri­té. Car les mala­dies cardio-​vasculaires tuent chaque jour deux cents femmes en France, ce qui en fait la pre­mière cause de mor­ta­li­té. C’est d’ailleurs sur ce constat que la pro­fes­seure Claire Mounier-​Véhier, car­dio­logue au CHU de Lille, a fon­dé avec Thierry Drilhon, en 2020, la fon­da­tion Agir pour le cœur des femmes avec l’objectif de dépis­ter – et donc poten­tiel­le­ment sau­ver – dix mille femmes en cinq ans. Pour l’atteindre, l’organisme a lan­cé en sep­tembre 2021 l’initiative Bus du cœur des femmes. « Les mala­dies cardio-​vasculaires sont encore sous-​dépistées, car sou­vent per­çues comme des maux plu­tôt mas­cu­lins, explique Thierry Drilhon. Alors qu’elles tuent six fois plus de femmes que les can­cers du sein. Il y a une vraie urgence. » 

Un sous-​dépistage qui découle d’une inéga­li­té entre les femmes et les hommes dans le domaine de la san­té. Et par­ti­cu­liè­re­ment d'une absence de prise en compte du genre fémi­nin dans les études médi­cales. Pendant des siècles, elles ont ain­si été exclues de ces der­nières, prin­ci­pa­le­ment cen­trées sur les hommes, la méde­cine pré­su­mant que la seule et unique dif­fé­rence entre les femmes et les hommes était leurs organes repro­duc­teurs. Or, dans le cadre d’une crise car­diaque par exemple, les symp­tômes ne sont pas les mêmes pour les femmes que pour les hommes. Chez les pre­mières, la crise ne se mani­feste pas de façon sen­sa­tion­nelle. La fameuse dou­leur dans la poi­trine ou au bras gauche est sou­vent inexis­tante, alors on pense plus faci­le­ment à une crise d’angoisse (les signes d’alarmes chez les femmes peuvent être une fatigue per­sis­tante, de l’essoufflement, des nau­sées ou encore des dou­leurs au niveau de l’estomac).

Lire aus­si : Dans son pro­gramme, Fabien Roussel sou­haite « lut­ter contre la méde­cine cen­trée sur les hommes »

Une absence de dépis­tage qui entraîne un manque de prise en charge médi­cale et donc moins de chance de sur­vie. « Tous les pro­fes­sion­nels de san­té doivent être for­més à ces symp­tômes spé­ci­fiques aux femmes, sou­ligne Thierry Drilhon. Nous devons évo­luer vers des par­cours de soins coor­don­nés en impli­quant l’ensemble des acteurs de san­té. C’est une urgence épi­dé­mio­lo­gique et socié­tale. N’oublions jamais que dans huit cas sur dix, nous pou­vons évi­ter l’accident cardio-​vasculaire grâce à une bonne hygiène de vie et un sui­vi régu­lier. La péda­go­gie est essentielle. » 

La pre­mière tour­née du Bus du cœur des femmes s’est clô­tu­rée début novembre, après avoir fait étape dans cinq grandes villes. Ce sont au total 1 065 femmes en situa­tion de pré­ca­ri­té de 15 à 90 ans qui ont alors été reçues et dépis­tées gra­tui­te­ment dans le bus par des professionnel·les de san­té. Leurs don­nées ont ensuite été ano­ny­mi­sées et ana­ly­sées. Le constat est sans appel : 90 % des par­ti­ci­pantes cumu­laient au moins deux fac­teurs de risque cardio-​vasculaires et méta­bo­liques, 30 % n’avaient plus de sui­vi gyné­co­lo­gique depuis plus de trois ans et 70 % d’entre elles pré­sen­tant deux fac­teurs de risques (comme le tabac et le sur­poids par exemple) n’avaient aucun sui­vi cardio-​vasculaire. Des résul­tats qui seraient, selon Thierry Drilhon, « lar­ge­ment au-​dessus des moyennes natio­nales », sou­li­gnant ain­si la néces­si­té de « pour­suivre et d’accélérer rapi­de­ment » le déve­lop­pe­ment de ce type d’action à « une plus grande échelle au niveau natio­nal ». « Au vu du suc­cès de la pre­mière édi­tion, nous sommes convain­cus que ce sera bien plus ! », assure Thierry Drilhon. 


Les 12 pre­mières villes étapes du Bus du cœur des femmes 2022 :

Du 9 au 11 mars : Cannes
Du 23 au 25 mars : Privas
Du 6 au 8 avril : La Rochelle
Du 13 au 15 avril : Pessac
Du 20 au 22 avril : Toulouse
Du 4 au 6 mai : Calais
Du 11 au 13 mai : Maubeuge
Du 18 au 20 mai : Amiens
Du 1er au 3 juin : Mulhouse
Du 8 au 10 juin : Saint-​Étienne
Du 22 au 24 Juin : Le Havre
Du 29 juin au 1er juillet : Rouen

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