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Carrie Mathison (Claire Danes) et son mentor, Saul (Mandy Patinkin), dans Homeland. © Fox

La sélec­tion de février 2020

Le must du mois

Homeland, sai­son 8, d’Alex Gansa et Howard Gordon

Homeland dégaine (enfin) sa hui­tième et ultime sai­son à par­tir du 10 février sur Canal+. Impossible de pas­ser à côté de cette tré­pi­dante série d’espionnage ni de sa remar­quable héroïne, Carrie Mathison, ex-​agent bipo­laire de la CIA… 
On en est où ? Homeland déploie ses épi­sodes depuis sep­tembre 2012 en France. Autant dire qu’une petite mise à jour s’impose ! Pour mémoire, la sai­son 7 s’est ache­vée (atten­tion spoi­ler) sur la libé­ra­tion de Carrie après des mois de cap­ti­vi­té dans un gou­lag. Notez qu’en dépit de cette salade russe, l’habile espionne a réglé la der­nière crise qui met­tait en péril le gou­ver­ne­ment amé­ri­cain. Reste que notre blonde amie démarre la sai­son 8 en piteux état. Pas de quoi effa­rou­cher Saul, son men­tor : l’agent fédé­ral a besoin d’elle pour désa­mor­cer une situa­tion ten­due avec les tali­bans. Allez hop : il l’envoie en Afghanistan, contre l’avis de ses méde­cins ! Un retour à Kaboul com­pli­qué pour Carrie (cinq ans après la sai­son 4, l’une des meilleures), d’autant qu’elle est soup­çon­née de tra­vailler pour les Russes…
Pourquoi elle ? Déjà parce que cette série défonce les sté­réo­types. Son héroïne, espionne haut de gamme et bipo­laire, donc com­plexe, a bou­le­ver­sé la repré­sen­ta­tion des femmes sur les écrans (un grand mer­ci, aus­si, à Claire Danes, sa remar­quable inter­prète). Ensuite parce que Homeland (adap­tée au départ d’Hatufim, série israé­lienne) témoigne d’une acui­té poli­tique rare, chro­ni­quant presque en live la para­no amé­ri­caine de ces huit der­nières années (ter­ro­risme isla­miste, mon­tée de la droite dure, fake news, etc.). Même quand la série se trompe (une femme est élue pré­si­dente des États-​Unis en sai­son 7…), elle sait rebon­dir. Là où ça fait mal. C’est sa troi­sième qua­li­té : une nar­ra­tion au long cours impec­cable d’intensité et de pro­fon­deur, en dépit de quelques res­sorts dra­ma­tiques usés. Bref, pour cette hui­tième et der­nière fois… vous vous ren­drez sans moufter !

Homeland, sai­son 8, d’Alex Gansa et Howard Gordon.
Série de 12 épi­sodes. À par­tir du 10 février sur Canal+ Séries. 

À sur­veiller

Amour fou, de Mathias Gokalp

Intrigante, trou­blante, dif­fé­rente : Amour fou est une mini­sé­rie fran­çaise coécrite par la roman­cière Ingrid Desjours et réa­li­sée par le cinéaste Mathias Gokalp. Situé en Bourgogne, ce thril­ler domes­tique raconte la ven­geance d’une femme. Une machi­na­tion qui emprunte un peu à Hitchcock (le sus­pense, la com­plexi­té des per­son­nages fémi­nins, la fai­blesse des pro­ta­go­nistes mas­cu­lins) et pas mal à Patricia Highsmith (la folie froide de ses héros ordi­naires, les rap­ports de domi­na­tion et l’homosexualité). Autant dire que ça se regarde très bien ! Clotilde Hesme, impec­cable en femme ven­ge­resse, et les excel­lents Jérémie Renier et Finnegan Oldfield n’y sont pas pour rien…

Amour fou, de Mathias Gokalp. Série de 3 épi­sodes de 52 min, dif­fu­sés sur Arte le 20 février à 20 h 55. 

En replay

AJ and the Queen, de RuPaul et Michael Patrick King 

Les fans de RuPaul’s Drag Race y ver­ront le pro­lon­ge­ment de leur pro­gramme de télé­réa­li­té pré­fé­ré (éga­le­ment sur Netflix). Les autres en pro­fi­te­ront pour décou­vrir le cha­risme scin­tillant de RuPaul, reine mère des drag-​queens amé­ri­caines et show run­ner hyper puis­sante d’AJ and the Queen (avec le créa­teur de Sex and the City). Une comé­die qui raconte, en dix épi­sodes, les tri­bu­la­tions en camping-​car d’une drag-​queen déchue (RuPaul, donc), bien­tôt accom­pa­gnée d’une gamine andro­gyne. Punchlines à gogo, brouillage des genres, mes­sages bien­veillants sur l’acceptation de soi : AJ and the Queen a le sens de la for­mule et de l’image. Bien sûr.

AJ and the Queen, de RuPaul et Michael Patrick King. Série de 10 épi­sodes dif­fu­sés sur Netflix. 

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