Actrices, scénaristes, chefs de projet… Dans Engrenages, série française majeure débutée il y a quinze ans, les femmes sont au cœur de la chaîne de création. Reportage sur le tournage de la huitième et ultime saison diffusée à partir du 7 septembre sur Canal+. Ou quand le female gaze révolutionne la fiction.
Face à un entrepôt de palettes, à Aubervilliers, sous un ciel bleu parsemé de légers nuages, une voiture de police arrive en trombe. La capitaine de police Laure Berthaud, jouée par Caroline Proust, sort du véhicule, arme à la main, talkie-walkie à la ceinture, brassard de police orange sur le bras. Coupez. Action. L’avocate Joséphine Karlsson, interprétée par Audrey Fleurot, arrive sur les lieux en courant. Un cordon jaune et deux voitures de police lui barrent le passage. La comédienne crie : « Laissez-moi passer ! » Nous n’en dirons pas plus sur cette scène pour ne pas déflorer cette ultime saison de la série policière.
Engrenages, pour celles et ceux qui n’auraient toujours pas plongé, c’est l’histoire d’un groupe de la direction de la police judiciaire, à Paris, dirigé par la capitaine de police Laure Berthaud. Une saison, une enquête. Et autant de corps de métiers qui gravitent autour d’une affaire en cours. Avocat·es, juges, procureur·es. Jusqu’ici rien de bien original. Sauf que jamais, ou presque, la télé française n’avait produit des personnages féminins aussi intéressants et aussi peu stéréotypés. Sans doute parce que sept saisons sur[…]