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(©Because/Atlantic/Partisan Records/Warner)

Notre sélec­tion d'albums à décou­vrir (ou à réécou­ter) cet été

Avec Aluna, Janelle Monáe, PJ Harvey et Gabriels, pas­sez un été solaire, dan­sant et res­sour­çant, grâce à une bande-​son gor­gée de dance music, d'afrobeat et de bal­lades soul et rock entêtantes.

Mycelium, d'Aluna
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Aluna Francis, de son nom com­plet, se fait d'abord connaître dans les années 2010 en for­mant Aluna-​George avec le musi­cien George Reid. Le R'n'B avant-​gardiste du tan­dem atteint une belle recon­nais­sance, mais se révèle fina­le­ment trop étroit pour les ambi­tions musi­cales de la Londonienne aux ori­gines jamaï­caines et indiennes. En 2020, elle lance donc sa car­rière solo en signant sur le label Mad Decent, pilo­té par le pro­duc­teur Diplo (Major Lazer). Aluna sort un pre­mier album bap­ti­sé Renaissance, réso­lu­ment tour­né vers le dance floor. Deux ans avant Beyoncé ! La preuve que l'Anglaise n'est pas du genre à jouer les sui­veuses, mais plu­tôt à ouvrir la piste de la dance music aux femmes noires dans une culture club où règnent les hommes blancs. Sa lutte contre le sexisme et le racisme passe du verbe à l'action, avec la mise sur pied en 2022, à La Nouvelle-​Orléans, de la pre­mière édi­tion du Noir Fever Festival, avec à l'affiche l'icône de la house Derrick Carter ou la légende de la tech­no Kevin Saunderson. Aluna entend bien rap­pe­ler que ces genres ont été créés à Chicago et à Detroit par des Africains-​Américains. L'artiste pro­longe ce riche héri­tage sur un pal­pi­tant second album bap­ti­sé Mycelium, qui fait bou­ger les corps et les men­ta­li­tés. Aluna est bien déci­dée à appuyer sur le champignon.

Mycelium. Mad Decent/​Because Music.

The Age of Pleasure, de Janelle Monáe
Janelle Monáe The Age of Pleasure

Janelle Monáe a écrit son qua­trième album stu­dio The Age of Pleasure « de la manière la plus hon­nête pos­sible », en pui­sant « dans les choses qui la rendent heu­reuse et lui font plai­sir », a‑t-​elle récem­ment expli­qué au micro du jour­na­liste Zane Lowe, sur Apple Music. Après cinq ans pas­sés éloi­gnée du monde de la musique, cette volon­té de trans­mettre de la joie à tra­vers ses chan­sons est plus que pal­pable dans le nou­vel opus de l'insaisissable chan­teuse. Influencée par la soul, le reg­gae et l'afrobeat, Janelle Monáe livre un disque solaire, gor­gé d'une éner­gie débor­dante (par­ti­cu­liè­re­ment pal­pable sur Float et Champagne Shit), ode aux amours saphiques (l'entêtant Lipstick Lover) et à l'amour de soi (Phenomenal, Haute et l'humide Water Slide). La voix chaude, grave et pleine de nuances de l'Américaine nous trans­porte ins­tan­ta­né­ment dans un petit coin de para­dis, que l'on soit collé·es les un·es aux autres dans le métro, ou que l'on bronze au milieu d'enfants qui braillent sur la plage. La bande-​son de notre été, tout simplement.

The Age of Pleasure. Atlantic.

I Inside the Old Year Dying, de PJ Harvey
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Les deux der­niers albums de la prê­tresse du rock indé PJ Harvey (Let England Shake et The Hope Six Demolition Project) étaient les chambres d'écho d'histoires vio­lentes et dou­lou­reuses. L'Anglaise se fai­sait moins chan­teuse que sis­mo­graphe, tra­dui­sant en musique le chaos d'un monde en guerre et ses dom­mages col­la­té­raux (migra­tions…). Après sept ans de silence dis­co­gra­phique, la téné­breuse poé­tesse bri­tan­nique fait à nou­veau entendre sa voix avec la sor­tie de I Inside the Old Year Dying, un disque cré­pus­cu­laire et fan­to­ma­tique (on jure y entendre le Elvis de Love Me Tender). Une voix sur­pre­nante, qu'on ne lui recon­naît d'ailleurs pas, entre l'enfant et la douai­rière. PJ Harvey ne creuse jamais le même sillon. Tournée vers l'intime, elle avance sur une ligne de crête, entre le jour et la nuit, le rêve et la conscience, la nature et la ville. Sublime.

I Inside the Old Year Dying. Partisan Records.

Angels & Queens, de Gabriels
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La musique de Gabriels semble elle aus­si tou­chée par la grâce. Derrière ce pseu­do angé­lique se cache un trio de créa­teurs talen­tueux basés à Los Angeles. Le chan­teur Jacob Lusk, révé­lé par l'émission American Idol, fait équipe avec les pro­duc­teurs aux doigts de fée Ari Balouzian et Ryan Hope pour concoc­ter une soul hybride à fleur de peau, un jazz inter­ga­lac­tique, un indie-​gospel taillé pour des cha­pelles 2.0. Le pre­mier album, Angels & Queens, trône tout en haut de notre play­list estivale.

Angels & Queens. Warner Music.

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