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Nos coups de coeur musique de juin 2021

Ce mois-​ci pre­nez en plein les oreilles avec Matt Low, St. Vincent et Yndi.

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© Louise Courtial
Hisse haut

Avec le Delano Orchestra ou le trio pop Garciaphone, cela fait quelques années déjà que Matt Low arpente les scènes et les stu­dios. Comme bas­siste d’abord, avant de s’essayer à l’écriture et au chant, encou­ra­gé, entre autres, par Jean-​Louis Murat lorsque celui-​ci a enten­du ses ­pre­mières compositions.

La Ruée vers l’or est le fruit d’un long che­mi­ne­ment. Matt Low a pris le temps de contem­pler les pay­sages et les choses de la vie. Son pro­ces­sus l’a vu com­po­ser des dizaines de chan­sons, polies en soli­taire pour la plu­part, sources de col­la­bo­ra­tions par­fois, comme le très enle­vé Vert pomme dont le texte a été écrit par Murat. Huit d’entre elles ont paru sur deux EP au milieu de la décen­nie, d’autres ont été mises en ligne au gré des mois sur le Net.

Ce sont dix autres encore qui voient le jour dans La Ruée vers l’or, disque aux sub­tiles cou­leurs pop et folk. Nés d’une période de fusion des sen­ti­ments, où le deuil d’un ami cher a croi­sé celui de la nais­sance d’un pre­mier enfant, les textes racontent la vie, l’amitié, l’absence, le pré­sent, le pas­sé. Peaufiné patiem­ment par un arti­san très doué, l’album est un petit bijou. C. K.

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La Ruée vers l’or, de Matt Low. Modulor Records.

Libérée

Avec St. Vincent, il faut tou­jours s’attendre à l’inattendu. Artiste avant-​­gardiste, Annie Clark pour l’état civil amé­ri­cain, façonne une musique ­com­plexe et ambi­tieuse sur laquelle elle dépose tou­jours une couche de ver­nis pop. Successeur du sen­suel et cli­nique Masseduction (2017), Daddy’s Home, son sixième album, est une réin­ven­tion. Ou plu­tôt une libé­ra­tion, puisqu’il est ins­pi­ré par la sor­tie de pri­son de son père en 2019 (condam­né à douze ans de déten­tion pour escro­que­rie à la Bourse), et par la musique des années 1970 avec laquelle Clark a gran­di. Habituée à jouer les ­domi­na­trices, St. Vincent baisse la garde et offre un disque ­bai­gné de soul, qui lorgne du côté d’un funk moite à la Sly and the Family Stone et d’un rock ­raf­fi­né à la Steely Dan. Avec sa guitare-​sitar, ses cla­viers ­envoû­tants et sa ryth­mique ondoyante, ce Daddy’s Home est une arme de ­séduc­tion mas­sive. J. B.

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Daddy’s Home, de St. Vincent. Loma Vista/​Caroline.

Saudade enle­vée

Connue en tant que Dream Koala (trois EP entre 2013 et 2015), la com­po­si­trice franco-​brésilienne Yndi Ferreira Da Silva a goû­té au ­suc­cès avec une pop éthé­rée. En 2017, elle s’éclipse pour mieux renaître quatre ans plus tard sous son seul pré­nom. À 27 ans, Yndi revient profon­dément trans­for­mée, les bras char­gés des tré­sors intimes de Noir Brésil. Sa voix fra­gile (elle chante en fran­çais et en por­tu­gais) et sa gui­tare acous­tique aux effluves bos­sa apaisent d’une douce lan­gueur tro­pi­cale le tumulte sac­ca­dé des tam­bours de batu­ca­da et les pul­sa­tions des machines. Entre Brésil et Europe, sau­dade et fré­né­sie, l’artiste raconte un che­mi­ne­ment dou­lou­reux à tra­vers les iden­ti­tés, les conti­nents, les corps et les cœurs bri­sés. Yndi surfe le vague à l’âme et invente un métis­sage cultu­rel contem­po­rain tota­le­ment bou­le­ver­sant. J.B.

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Noir Brésil, de Yndi. Grand Musique Management.

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