Lous & the Yakuza, Suzane, Warhaus : trois albums pépites qui sortent ce 11 novembre

Lous & the Yakuza, Suzane et Maarteen Devoldere (échappé du groupe Balthazar) confirment leur talent et ravissent nos oreilles.

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Lous & the Yakuzas © Charlotte Wales
Lous & the Yakuza, à vif

Elle a déboulé comme une météorite dans le ciel musical en 2020 avec son R’n’B flamboyant, son franc-parler et ses looks caméléons. Mais la Belge Lous & the Yakuza, de son vrai nom Marie-Pierra Kakoma, n’est pas une étoile filante. Née à Lubumbashi, en République démocratique du Congo, de parents médecins congo-rwandais, elle en a trop bavé pour s’éclipser après Gore, un premier album aussi radical que sensuel dans lequel elle revenait sur les creux et les bosses d’une vie marquée par la guerre en Afrique et la vie dans la rue en Europe.

Conçu en partie à nouveau avec le producteur espagnol El Guincho (le son de Rosalia, c’est lui), Iota fusionne la soul, le rap et la pop dans un chaudron incandescent. Passion, tension, déception… La chanteuse plonge dans l’intensité des relations humaines : les parents, l’amitié, une aventure d’un soir… « Les sentiments sont des instruments de torture », clame-t-elle sur Interpol. Les textes sont les confidences à vif, mais pas impudiques, d’une jeune femme au cœur blessé qui se cherche dans les cendres d’un amour consumé. La plume est meurtrie, directe, moderne.

Celle qui a traduit en français le poème d’Amanda Gorman The Hill We Climb, déclamé lors de la cérémonie d’investiture de Joe Biden, planche actuellement sur un roman. L’histoire de Lous & the Yakuza continue de s’écrire. J.B.

Iota, de Lous & the Yakuza. Columbia/SonyMusic. Sortie le 11 novembre.

Suzane, miroir tranchant

En un album, Toï Toï (2020), Suzane s’est fait un nom au tableau d’honneur de la variété française : un Disque d’or, une Victoire de la musique et un nombre hallucinant de programmations dans les festivals. La clé de ce succès ? Des airs dansants au verbe frontal et à la grammaire électro-pop servis par des performances survoltées.

Depuis qu’elle a quitté à 17 ans Avignon et ses études de danse au conservatoire, la jeune femme poursuit son rêve de chanteuse. Mais pour continuer à avancer, elle jette un regard dans le rétro, l’occasion de faire connaissance avec Océane (son vrai prénom). « Souviens-toi de ne pas t’oublier/ Il te faudra du courage/ Le monde est un bal masqué/ Laisse personne te déguiser », conseille Suzane à Océane en ouverture de Cameo, un album en forme d’autoportrait. Suzane possède la franchise des gens qui osent. Sur des mélodies efficaces qui gagneraient à moins montrer les biceps, elle raconte avec justesse son attachement à sa famille (À la casa) et à ses amies (Et toi ça va ?), le parcours du propriétaire sri lankais du restaurant où elle a travaillé à Paris (Krishna), le plaisir féminin (Clit is good), la nostalgie (90), les féminicides (La Fille du 4e étage). Suzane a abandonné sa combinaison et son carré de combattante, mais la conteuse sait toujours régler ses comptes. J.B.

Cameo, de Suzane. 3e Bureau/Wagram. En tournée et en concert le 10 mai 2023 à L’Olympia, à Paris.

Warhaus, balades pour coeur brisé

C’est dans l’intimité d’une chambre d’hôtel de Palerme, en Sicile, qu’est né Ha Ha Heartbreak. Parti s’échapper du spleen d’une rupture amoureuse, avec comme seul compagnon sa guitare et un micro, Maarteen Devoldere, coleader du groupe belge Balthazar, y a composé les chansons du troisième album de son projet parallèle Warhaus.

Peaufinées en studio, celles-ci sont sublimées par des arrangements d’une élégance vertigineuse. La voix enveloppante de Maarteen, les violons qui cajolent l’espace, les cuivres discrets qui répondent à des chœurs majestueux ou dansent avec les accords d’un piano cristallin, tout ici est sensualité, aérien. Portés par un groove irrésistible, ces morceaux sont aussi de véritables invitations à claquer des doigts et bouger des hanches. De Open Window, chanson d’ouverture aux ambiances échappées d’une bande-son d’un film des années 1970, à la douce mélancolie de Best I Ever Had, qui
clôt l’album, Ha Ha Heartbreak est traversé par une fusion de sentiments et d’émotions qui doivent autant à la tristesse immédiate d’une rupture qu’à l’espoir prochain d’un futur radieux. C.K.

Ha Ha Heartbreak, de Warhaus. Play It Again Sam. Sortie le 11 novembre.

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