Chaque mois, Causette vous propose de découvrir les albums que nous avons écoutés en boucle.
Gabi, Oh Gabi. À fond dans les oreillettes ce mois-ci on commence avec la chanteuse et guitariste Gabrielle Hartmann, une jeune artiste jazz-folk française qui navigue avec aisance entre les époques, dans le sillage de Norah Jones. De sa belle voix, elle surfe avec douceur sur La Mer de Charles Trenet et contracte avec bonheur La Maladie d’amour d’Henri Salvador. Son charme est intemporel, son parcours sans frontières. Elle a vécu à Paris dans son enfance, au Brésil, en Afrique du Sud, en Guinée, au Portugal, aux États-Unis, et à Londres pour y suivre des études d’ethnomusicologie. Ses airs délicats sont des carnets de voyage à la beauté scintillante (Mille rivages). Elle chante aussi en anglais (Buzzing Bee) et en portugais (Coração Transparente).
Gabi Hartmann, de Gabi Hartmann. Sony. En concert le 24 janvier à La Seine Musicale, à Boulogne-Billancourt (92).
On enchaîne avec l’Anglais Gaz Coombes qui, à 46 ans, n’a lui plus rien à prouver mais tout à éprouver. L’ex-leader de Supergrass revient avec un quatrième album solo, Turn the Car Around, dans lequel perce la fragilité d’un homme qui aime, qui doute, qui erre, qui se bat. Alternant les climats musicaux, de la balade funky Don’t Say It’s Over au rock abrasif de Long Live the Strange, Gaz Coombes dévoile toute sa palette de songwriter. Ce garçon, c’est Radiohead à lui tout seul. Idéal pour tracer la route.
Turn the Car Around, de Gaz Coombes. Hot Fruit Recordings/Virgin Music. En concert le 3 mars à La Maroquinerie (Paris).
Restons de l’autre côté de la Manche avec Rozi Plain. L’électrofolk de cette Britannique est délicat, chaleureux, hypnotique. Son nouvel album, Prize, baigne l’auditeur·rice dans une onde enveloppante. Malgré les rythmiques complexes, les arpèges de guitare aux tonalités étranges, les effets sonores fantastiques et la voix décalée, les chansons de Rozi Plain dessinent un territoire dans lequel on se sent immédiatement bien et dont on a du mal à s’extirper, comme une couette chaude par un matin d’hiver.
Prize, de Rozi Plain. Memphis Industries/Bertus. En concert le 11 février au Hasard Ludique (Paris), le 15 février au Blonde Venus, à Bordeaux (33)
Le groupe The Arcs nous invite enfin à continuer à rêver sur son single Keep on Dreamin’, introduction à un retour discographique après un premier album, Yours, Dreamily, sorti en 2015. La référence du titre ne laisse pas songeur·euse. Il y a chez le chanteur et guitariste Dan Auerbach (The Black Keys) et son acolyte Leon Michels (Menahan Street Band) la volonté de prolonger la magie qui se dégageait en studio quand ils étaient réunis avec l’autre membre de The Arcs, Richard Swift, décédé tragiquement en 2018. Electrophonic Chronic est né pendant les sessions d’un trio qui considérait la musique comme une aventure. Entre soul vintage, garage rock et pop des années 1960, The Arcs atteint sa cible de façon émouvante.
Electrophonic Chronic, de The Arcs. Easy Eye Sound. Sortie le 27 janvier.