Très suivie sur les réseaux sociaux, la jeune Norvégienne Marie Ulven Ringheim sort un premier album dans lequel elle aborde sans détour sa santé mentale et son homosexualité.
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Une voix s’échappe de l’écran noir de l’ordinateur. « Je suis chez moi en train de prendre mon petit déjeuner, ça ne vous embête pas ? » Il est midi à Paris et… midi à Oslo. À 22 ans, la Norvégienne Marie Ulven Ringheim, chanteuse plus connue sous son pseudo de Girl in Red, a conservé l’horloge biologique d’une adolescente. Vu l’agenda de ministre qui s’étale à la surface de son smartphone – elle a finalement allumé sa caméra –, elle a bien le droit de prendre un peu de repos.
Son premier album, If I Could Make it Go Quiet, à l’énergie pop rock marbrée à la mélancolie, est très attendu par ses fans (1,9 million d’abonné·es sur Instagram) et par la presse du monde entier, qui veut parler à la sensation venue du froid. La demoiselle s’accommode de cette attention avec le sourire. « Si vous voulez devenir une rock star, cela fait partie du job. Mais je suis désolée de vous parler la bouche pleine. Mon programme est tellement serré », s’excuse-t-elle entre une gorgée de café et une bouchée de sandwich (fromage, pesto, salade et jambon de Parme). L’industrie musicale n’a pas encore gommé son naturel.
Mode camouflage et chansons sans filtre
Pantalon large et sweat XXL à capuche dans laquelle elle range ses longs cheveux blonds, Marie Ulven Ringheim porte sa tenue quotidienne de camouflage. Ce ne sont plus des vêtements mais une protection. « C’est un bouclier contre le monde, contre les autres. J’aime être anonyme dans la foule. » Son intimité, elle la livre dans ses chansons. Elle y traite de manière directe le yo-yo de sa santé mentale, clame son amour pour les femmes. « La fille en rouge » est d’abord la description d’une festivalière dont elle était tombée amoureuse. La petite amie est partie, le nom est resté.
Guitare en bandoulière, Girl in Red est la voix d’une génération, une icône queer, qui partage sans filtre ses doutes et ses passions. « J’ai la chance de vivre dans un endroit où l’on peut afficher son orientation sexuelle sans souffrir de représailles, mais ce n’est pas le cas dans tous les pays du monde. » Sa veine rock introspective tire un trait d’union entre le charme rebelle d’Avril Lavigne et Billie Eilish, l’étoile noire de la pop contemporaine. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Finneas O’Connell, compositeur et frère de la seconde, a produit Serotonin, l’un des titres les plus saisissants de son album.
Marie Ulven Ringheim est un astre qui s’approche parfois un peu trop du trou noir. Une tempête sous un crâne qui a trouvé dans la musique une forme de thérapie. « Je ne m’aime pas beaucoup. Mais je travaille dessus. Je pense que je me sens mieux dans ma peau grâce à ce disque. Je vais dans la bonne direction. » Faut-il y voir un signe ? Fin 2020, elle s’est offert la voiture de ses rêves. Elle a troqué la Ford Mondeo vieillissante avec laquelle elle a multiplié les allers-retours entre Oslo et Bergen, où est installé le studio du producteur Matias Tellez, pour une Tesla Model 3. « Elle dispose d’airbags latéraux. Je me sens en sécurité quand je la conduis. J’aime la vie. » Girl in Red est sur la bonne voie.
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If I Could Make it Go Quiet, de Girl in Red. Awal. Sortie le 30 avril.