"If I Could Make it Go Quiet", pre­mier album de Girl in Red

Très sui­vie sur les réseaux sociaux, la jeune Norvégienne Marie Ulven Ringheim sort un pre­mier album dans lequel elle aborde sans détour sa san­té men­tale et son homosexualité.

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© Jonathan Kise 

Une voix s’échappe de l’écran noir de l’ordinateur. « Je suis chez moi en train de prendre mon petit déjeu­ner, ça ne vous embête pas ? » Il est midi à Paris et… midi à Oslo. À 22 ans, la Norvégienne Marie Ulven Ringheim, chan­teuse plus connue sous son pseu­do de Girl in Red, a conser­vé l’horloge bio­lo­gique d’une ado­les­cente. Vu l’agenda de ministre qui s’étale à la sur­face de son smart­phone – elle a fina­le­ment allu­mé sa camé­ra –, elle a bien le droit de prendre un peu de repos. 

Son pre­mier album, If I Could Make it Go Quiet, à l’énergie pop rock mar­brée à la mélan­co­lie, est très atten­du par ses fans (1,9 mil­lion d’abonné·es sur Instagram) et par la presse du monde entier, qui veut par­ler à la sen­sa­tion venue du froid. La demoi­selle s’accommode de cette atten­tion avec le sou­rire. « Si vous vou­lez deve­nir une rock star, cela fait ­par­tie du job. Mais je suis déso­lée de vous par­ler la bouche pleine. Mon pro­gramme est tel­le­ment ser­ré », s’excuse-t-elle entre une gor­gée de café et une bou­chée de sand­wich (fro­mage, pes­to, salade et jam­bon de Parme). L’industrie musi­cale n’a pas encore gom­mé son naturel.

Mode camou­flage et chan­sons sans filtre

Pantalon large et sweat XXL à capuche dans laquelle elle range ses longs che­veux blonds, Marie Ulven Ringheim porte sa tenue quo­ti­dienne de camou­flage. Ce ne sont plus des vête­ments mais une pro­tec­tion. « C’est un bou­clier contre le monde, contre les autres. J’aime être ano­nyme dans la foule. » Son inti­mi­té, elle la livre dans ses chan­sons. Elle y traite de manière directe le yo-​yo de sa san­té men­tale, clame son amour pour les femmes. « La fille en rouge » est d’abord la des­crip­tion d’une fes­ti­va­lière dont elle était ­tom­bée amou­reuse. La petite amie est par­tie, le nom est resté.

Guitare en ban­dou­lière, Girl in Red est la voix d’une géné­ra­tion, une icône queer, qui par­tage sans filtre ses doutes et ses pas­sions. « J’ai la chance de vivre dans un endroit où l’on peut affi­cher son orien­ta­tion sexuelle sans souf­frir de repré­sailles, mais ce n’est pas le cas dans tous les pays du monde. » Sa veine rock intros­pec­tive tire un trait d’union entre le charme rebelle d’Avril Lavigne et Billie Eilish, l’étoile noire de la pop contem­po­raine. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Finneas O’Connell, com­po­si­teur et frère de la seconde, a pro­duit Serotonin, l’un des titres les plus sai­sis­sants de son album.

Marie Ulven Ringheim est un astre qui s’approche par­fois un peu trop du trou noir. Une tem­pête sous un crâne qui a trou­vé dans la musique une forme de thé­ra­pie. « Je ne m’aime pas beau­coup. Mais je tra­vaille des­sus. Je pense que je me sens mieux dans ma peau grâce à ce disque. Je vais dans la bonne direc­tion. » Faut-​il y voir un signe ? Fin 2020, elle s’est offert la voi­ture de ses rêves. Elle a tro­qué la Ford Mondeo vieillis­sante avec laquelle elle a mul­ti­plié les allers-​retours entre Oslo et Bergen, où est ins­tal­lé le stu­dio du pro­duc­teur Matias Tellez, pour une Tesla Model 3. « Elle dis­pose d’airbags laté­raux. Je me sens en sécu­ri­té quand je la conduis. J’aime la vie. » Girl in Red est sur la bonne voie.

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If I Could Make it Go Quiet, de Girl in Red. Awal. Sortie le 30 avril.

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